Les Soeurs aînées au Gabon


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LIBREVILLE : Annexe pour les Sœurs aînées

La construction d’une annexe à la Maison Provinciale avec le nécessaire pour pouvoir accueillir les sœurs aînées dans la simplicité et la dignité est devenu réalité.  Nous sommes heureuses qu’elles aient pratiquement toutes choisi de rester dans la Province.


Pour nous africaines, nous estimons que c’est un privilège que d’avoir des personnes âgées dans nos communautés. Nous sommes conscientes que la vieillesse bien intégrée doit être à même de donner aux plus jeunes le goût de vivre, d’aimer et de servir. Les aînées peuvent être des sentinelles qui veillent ; "le feu sous les cendres" qui réchauffe et donne une saveur particulière à la vie communautaire et apostolique. 

RENCONTRE RIEN QUE POUR NOUS !

 

Sœur Marie Sidonie conduit ses cinq passagères : Emmanuel, Marie France, Saint Pierre, Agnès Marie et Anne, à Lambaréné où a lieu la Rencontre.

La saison sèche est là depuis peu, il fait beau et frais. Le voyage est très agréable, si ce n’était la route assez mauvaise sur 100 Km, entre Libreville et Kango, mais ce ne sera bientôt qu’un mauvais souvenir, la route à deux voies est déjà en chantier.

Nous sommes dans la cour des sœurs à 13 heures, juste pour nous mettre les pieds sous la table, « comme il est bon d’habiter ensemble » Nos sœurs nous accueillent. Deux jeunes aspirantes sont venues leur prêter main forte.

Sœur Josefa venue, en clandeau, de Fougamou est là depuis la veille.

L’après-midi est libre, il est bon de ne pas bousculer le grand âge. La sieste, la visite des lieux et les rencontres amicales sont appréciées de toutes.

       Vendredi 8 juin : Le travail commence à 9 heures.

Sœur Marie Sidonie nous distribue un texte d’Anselm GRÜN : « L’Art de bien vieillir « ‘’Le sens de la vieillesse’’, que nous sommes invitées, dans un premier temps, à lire et à réfléchir, en particulier,

L’auteur nous présente quatre vieillards bibliques : Zacharie et Elizabeth, Siméon et Anne. Ces personnages entretiennent une relation avec le Sacré, ils voient Dieu agir en l’homme et savent ce qui peut réellement, nous aider et nous guérir.

La vieillesse bien souvent, requière une phase de silence, permettant à Dieu, d’agir dans le cœur de l’homme et de transformer sa vie, afin de faire éclore quelque chose de nouveau. C’est dans le silence que le vieillard doit apprendre à croire aux fruits promis par Dieu.

L’Ancien Testament nous dit : « La Sagesse est l’affaire des vieillards, le discernement est le fait du grand âge » (Job 12,12)

Durant la matinée et une partie de l’après-midi, nous réfléchissons sur ce texte, Guidées par une feuille de route :

-        La vieillesse nous exhorte à rentrer en nous-mêmes et à y découvrir le trésor de nos souvenirs, riches d’images et d’expériences.

-        Quels sont ces souvenirs, ces images, ces expériences riches de ma vie, dont j’aimerais me souvenir aujourd’hui ?

VIEILLIR, c’est : Accepter son âge et tout ce qu’il implique.

Regarder sa vie en y trouvant du sens.

Se faire plus proche de Dieu.

Devenir un bienfait pour autrui.

Où en suis-je dans mon expérience de vieillesse ?

Quelle icône biblique m’inspire aujourd’hui et que je voudrais retenir pour m’éclairer sur le chemin de la vieillesse ?

A midi, les maîtres des cours primaires : CP, CE1, CE2, désirent présenter leurs élèves aux sœurs et les saluer. Ce fut un court instant mais qui traduit la proximité des enseignants avec les sœurs. Ces trois maîtres, ont été formés à notre esprit et à nos méthodes à l’École primaire « Mère Jean Gabriel », à Libreville.

Dans la soirée nous aurons une mise en commun, où chacune s’exprimera librement, sortant, parfois du cadre de la réflexion indiquée mais ce n’est pas désagréable et même très intéressant. A nos âges : « qui a beaucoup vu, peut avoir beaucoup retenu » !

A 18 heures, le Père Jean Baptiste, un jeune spiritain, vicaire à la paroisse, célèbre la messe.

Samedi 9 : Nous nous retrouvons, au petit salon, à 9 heures. Sœur Marie Sidonie, aujourd’hui, nous propose de lire et de partager sur la circulaire de Sœur Saint Ignace Pigassou, que toutes nous avons connue.

Nous retenons que sa politesse raffinée, sa grande bonté et son tact lui ont ouvert les cœurs des jeunes élèves du Pensionnat, des orphelines et cas sociaux de la Maison d’Accueil, des jeunes filles et handicapées de Limoges Nazareth.

Ses dernières années à la Maison Mère, puis à Saint Joseph, sont le temps de purification, qu’elle offre volontiers au Seigneur. Son esprit surnaturel, marque les personnes qui la soignent.

Bel exemple d’une vie active bien vécue et d‘une vieillesse « réussie », à la façon biblique.

Enfin, nous scrutons un texte de Sœur Françoise Pernot, intitulé « En vieillissant «, où elle pense qu’on ne peut guère modifier son caractère, son tempérament, mais que l’on peut en changer les manifestations, les manières de voir, les attitudes face aux personnes et aux évènements. Puis elle relève, qu’en vieillissant, on apprend à avoir besoin des autres, sur tous les plans, qu’on en vient à relativiser beaucoup de choses.

Finalement la vie a passé très vite, le bien et le mal se sont entrecroisés, on n’a pas fait grand-chose ! L’important est de tendre vers LUI, avec ce que nous sommes.

Après la pause, nos deux chauffeurs : Marie Sidonie et Colette se mettent à notre disposition pour faire la visite de l’île, quelques unes découvrent de nouvelles structures comme le nouvel hôpital régional, les bâtiments de l’OPT restaurés et les belles maisons qui se sont élevées dans la partie accidentées et jusque là inoccupées, du Point V ; les autres les revoient avec plaisir.

A 15 heures trente, après la sieste, Sœur Marie Sidonie nous retransmet les travaux et résolutions des Équipes Provinciales continentales, réunies à Libreville du 25 au 31 mars derniers. Le rétroprojecteur est le bien venu, comme support. Chimène et Gorette nous ont rejoints, de Fougamou pour la circonstance. Les différents secteurs : l’Éducation, la Formation, la Santé, le Social et l’Économie Solidaire, nous présentent leurs travaux. L’insistance est mise sur  le « travailler ensemble, au niveau continental.» Après le dîner, nous poursuivrons cette relecture et nous échangerons à bâton rompu, jusqu’à une heure assez tardive. Toutefois quelques unes, dont les paupières se sont alourdies, sont parties se jeter dans les bras de Morphée.

A 18 heures, messe anticipée du Saint Sacrements, car demain la messe paroissiale et la Procession, unique pour tout Lambaréné, finiront trop tard. Il nous faut rentrer sur Libreville. Dans la matinée, demain, nous assurerons une heure d’adoration, à la chapelle, heureuses de tenir compagnie à Jésus Hostie. Ensuite les bagages faits, nous déjeunons, vers 11 heures et après une petite sieste, nous prenons la route du retour.

Merci au bon chauffeur qui a taché d’éviter, au maximum, les trous de la route et pris patience devant l’embouteillage qui nous attendait, comme prévu, en arrivant à Libreville.

Nos sœurs de Lambaréné se sont dépassées pour nous assurer un séjour agréable, assistées de deux aspirantes, serviables et dégourdies. Sur les quatre sœurs de la communauté, deux faisaient la session : M. Cruz et Colette, aussi M. Béatrice et M. Madeleine, ont-elles déployé leur savoir-faire culinaire, qui a été très apprécié de toutes les participantes, nous leur disons notre sincère reconnaissance.

Marie France, Libreville le 14 juin 2012