COMMEMORATION EN L'HONNEUR D'EMILIE A LAUTREC



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COMMÉMORATION DE L’ACTE D’ABANDON FAIT DANS CETTE CHAPELLE PAR SAINTE ÉMILIE DE VILLENEUVE LE 1ER NOVEMBRE 1837.

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Aujourd’hui 17 juin 2015, nous sommes réunis dans cette salle de conférence qui sert aussi de salle de cinéma, pour commémorer un évènement religieux qui eut lieu le 1er novembre 1837 : l’acte d’abandon fait par Sainte Émilie de Villeneuve.

Cette ancienne chapelle porte aujourd’hui le nom de  Docteur Delga.

Étant sénateur, il voulut qu’il y eut à Lautrec un « petit sénat », la salle actuelle, fut aménagée par les employés municipaux.

L’endroit où nous sommes réunis est chargé d’histoire religieuse. C’est l’ancienne chapelle bâtie par le TEMPLIERS ; elle portait le nom de « Gleiza de Sanct Salvaire », : l’église Saint Sauveur.

En novembre 1281, fut signé ici un acte important : le Vicomte de Lautrec, Bertrand II, donne aux frères franciscains, les Cordeliers, sa part de terrain près du Château fort, pour qu’ils y construisent un monastère : l’actuelle maison des Quiétudes où viendront en 1929 les sœurs du Couvent Bleu !

Cet acte date d’un an avant la pose de la première pierre de la Cathédrale Sainte Cécile d’Albi, le 15 août 1282.

En 1307, le Roi Philippe le Bel interdit les templiers. Leurs biens sont confisqués et sont donnés aux Chevaliers de l’ordre de Saint Jean à Jérusalem qui possédaient déjà une maison à Saint Cyr, tout près d’ici, où l’on a retrouvé le tombeau d’un Commandeur décédé en 1234.

Dans cette Chapelle, le 11 avril 1616, fut signé un accord important entre les chanoines de Saint Pons de Thomières dans l’Hérault et les Chanoines  de Saint Pierre de Burlats, chassé de leur couvent par suite des guerres de religion. Ils leur cédèrent la moitié de l’église Saint Marie de la Paix, notre collégiale, pour la célébration de leurs offices ; ils y resteront jusqu’à la Révolution (en 1791).

En 1690, les chevaliers de Saint Jean se rattachent à l’Ordre de Malte ; ils cèdent leur chapelle aux sœurs Bénédictines venues de Gaillac qui avaient fondé ici en 1661 le Monastère de l’Annonciation.

 L’ordre de Malte vend la chapelle aux religieuses le 29 février 1692 comme c’est écrit dehors au- dessus de la porte d’entrée.

Pendant des années on a fait visiter aux sœurs, la salle de la commune comme étant la chapelle où avait prié Émilie de Villeneuve. C’était une erreur. En 1791, lors de l’inventaire du couvent, il est dit : «  Nous sommes descendus du pensionnat dans le chœur où nous avons trouvé des stalles, puis nous sommes allés dans la chapelle et ensuite dans la sacristie extérieure. De là nous sommes descendus dans la cave où nous avons trouvé 8 barriques. »

En 1790, la chapelle devient un bien national.

Le 15 octobre 1819, les sœurs de Notre Dame, institut fondé par Jeanne de Lestonac, s’y installent et fondent une école importante pour les jeunes filles. Elles y demeureront jusqu’à la séparation de l’Église et de l’État en 1905.

C’est chez ces religieuses qu’en 1837, au mois de novembre, Émilie de Villeneuve vient faire une retraite.

Elle était née à Toulouse le 9 mars 1811, elle avait vécu en partie au château d’Hauterive ; elle perdit sa mère à l’âge de 14 ans, et 3 ans après, sa sœur Octavie. Le 1er novembre 1928, Coralie de Gaïx écrit à son sujet avec un brin d’humour : « Émilie est à Toulouse d’où elle nous écrit des lettres toutes remplies de retraites, de cardinaux, de sermons. »

Sa sœur aînée, Léontine, se marie, en 1831 ; Émilie a à peine 20 ans, elle prend en mains la direction du château et du personnel. Je ne vais pas retracer sa vie, je vais à l’essentiel : elle avait dit à son père : «  Père c’est pour Dieu que je vous quitte, je veux servir les pauvres ».

Le 8 décembre 1836, elle devient sœur Marie fonde la congrégation de l’Immaculée Conception, le couvent bleu de Castres. Elle a alors 24 ans. Avec ses 2 compagnes, elle fonde pour les jeunes filles pauvres un atelier de couture et s’occupe des prisonniers.

À Castres c’est une année difficile, les gens n’ont pas de travail, des personnes la critiquent… çà la fait souffrir. Elle veut réfléchir, regarder l’avenir, y voir plus clair. Heureusement que depuis le mois d’août, elle a un aumônier : Benjamin Lencou, natif de Saint Pierre d’Expertens, près de chez nous qui fut pour elle un prêtre providentiel.

En 1837, à 26 ans, elle vient donc à Lautrec faire une retraite chez les sœurs de Notre Dame, dont la supérieure est la révérende Mère Rastouil et l’aumônier le père Derrouche qui restera à Lautrec pendant 38 ans (après avoir enseigné aux séminaires de Toulouse et de Clermont Ferrand).

C’est ici dans le lieu où nous sommes, qu’elle a réfléchi, prié, qu’elle a confié toute sa vie entre les mains de Dieu. Elle écrira plus tard à une de ses sœurs :

« Dieu aime qu’on se confie en sa bonté

Et qu’on s’abandonne à sa direction.

Nous sommes faibles il est vrai, mais Lui il est fort.

Confiez-vous à lui sans réserve, il ne vous abandonnera pas ».

Essayons de nous représenter mentalement la chapelle d’alors : j’ai trouvé ce texte, après le Révolution :

« Seul le chœur fut laissé intact.

D’un effet très religieux

Il gardait encore son antique magnificence.

Avec son pavé de mosaïques, ses stalles et boiseries sculptées,

Et son trône abbatial ».

C’est donc dans le chœur des religieuses, devant le tabernacle et le jour de la Toussaint le 1er novembre 1837, qu’elle fait son acte d’abandon. Cette offrande, cette donation intérieure d’elle-même, c’est aussitôt après, dans la cellule où elle logeait, qu’elle en rédige l’acte d’abandon, la seule prière écrite de sa main, qui va nous être lu et qu’on va vous donner.

«  C’est ici, dira-t-elle plus tard, que nous avons été enfantées dans la douleur ».

« Dieu Seul » sera la devise de la Bonne Mère, Sainte  Jeanne Émilie de Villeneuve.

Les religieuses du Couvent Bleu s’installent à Lautrec en 1929, dans les bâtiments occupés par les sœurs de Saint Vincent de Paul.

Le Docteur Delga utilisait une partie de la maison, comme maternité pour les futures mamans.

Sœur Noémie, l’infirmière guérie miraculeusement à Lourdes, parcourait à bicyclette toute la région pour les soins à domicile et le 29 juin 1980 elle reçut la médaille d’or du travail.

« Vois-tu courir Sœur Noémie

Toujours pressée et secourable

Elle, l’ange, des pauvres diables

La main du ciel, l’espoir béni »

Ecrivait Monsieur Serres

Un immense merci à toutes les sœurs de l’Immaculée Conception pour tout ce qu’elles ont fait et ce qu’elles feront encore pour Lautrec et les environs.

L’image de la fête des Labours en 2012 à Lautrec :

« Garder les pieds sur Terre

Et la tête dans les étoiles ».

Une autre image pour la fête de l’ail :

« une sœur bleue qui tient de l’ail rose ».

Père Maynadier Curé de Lautrec



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