Avec  Sainte Jeanne-Emilie

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Province Gabon RDC - Programme de l'année

Message pour l’Année Émilie de Villeneuve

A l’occasion de la canonisation de Jeanne Émilie de Villeneuve, à Rome par le Pape François le dimanche 17 mai 2015, la Congrégation des Sœurs de Notre Dame de l’Immaculée Conception de Castres (Sœurs Bleues) a ouvert l’année Émilie de Villeneuve. Quel est le sens de cette initiative ? Quel est le sens particulier que, comme Province d’Afrique Centrale, bien insérée dans des Églises locales, pouvons-nous donner à ce temps ?

 

Il nous semble important de revenir à la Source même, à l’expérience qui a fait retenir cette idée par l’Équipe Générale d’Animation.

Pour ce faire, quatre moments importants, nous aideront à comprendre le sens de cette année.

 - Les fondements de cette expérience dans la Parole de Dieu.

 - Les sources d’inspiration dans la tradition de l’Église et les écrits du Pape François.

 - Les pistes d’inspiration dans l’expérience d’Émilie de Villeneuve et de la Congrégation.

 - Le sens que nous pouvons déceler de cette année.

 

 I. Les fondements de cette expérience dans la Parole de Dieu

 

Dans les écritures, les grands moments de l’histoire Sainte sont précédés et suivis d’un temps d’arrêt qui peut prendre des formes multiple.

 - Arrêt hebdomadaire du shabbat.

 - Arrêt annuel des grandes fêtes liturgiques

 - Arrêt périodiques des jubilés.

 

 I.1. l’arrêt hebdomadaire du shabbat

 

Le shabbat est le temps par excellence de la rupture hebdomadaire des activités ordinaires et quotidiennes pour se centrer sur l’écoute de la Parole de Dieu et la célébration de la foi reçue des pères.

« Si tu t’abstiens de violer le shabbat,

 De vaquer à tes affaires en mon jour saint ;

 Si tu appelles le shabbat « délices »

 Et le vénérable « le jour saint de Yahvé ;

 Si tu l’honores en t’abstenant de voyager, de traiter tes affaires et de tenir des discours,

 Alors tu trouveras tes délices en Yahvé… (Is 58, 13 – 14)

 « Le septième jour, c’est le shabbat de Yahvé ton Dieu

 Tu ne feras aucun ouvrage » (Dt 5,12)

 

On retrouve ici le sens étymologique du mot hébraïque "shabbat" qui signifie, cesser de travailler, chômer. C’est avec Moïse que le "shabbat" devient mémorial de la libération de l’esclavage d’Égypte et ainsi "jour de repos consacré au Seigneur" (ex 20, 8-11)

 

I.2. L’arrêt annuel des grandes fêtes liturgiques

 

Pendant les grandes fêtes liturgiques comme la Pâque, l’arrêt est composé de plusieurs jours où l’on marche vers Jérusalem pour célébrer l’évènement qui est au cœur de la foi juive : la Pâque.

 Le livre du Lévitique précise le rituel des fêtes de l’année au chapitre 23

 

 - fêtes hebdomadaires du shabbat (Lévi. 23, 3 –4)

 - La Pâque et les azymes (Lévi. 23, 5 -8)

 - La première gerbe (Lévi .23, 9-14)

 - La fête des semaines (Lévi. 23, 15-22)

 - Le premier jour du septième mois (Lévi 23, 23-25)

 - Le Jour des expiations (Lévi. 23, 26-32)

 - La fête des Tentes (Lévi. 23, 33-36)

 

I.3. Les arrêts périodiques des jubilés.

 

Le mot « jubilé » évoque la joie, non seulement la joie intérieure qui se manifeste extérieurement, car la venue de Dieu est un évènement qui est également extérieur, visible, audible, tangible comme le rappelle Saint Jean (1 Jn1,1).[1]

 

Célébrer un jubilé grand ou plus modeste, c’est donc reconnaître la venue de Dieu, de manière particulière qui actualise l’histoire du salut.. Tous ces jubilés sont des temps de grâces dans la vie d’une personne, d’une communauté, d’une nation.

Israël savait aussi célébrer les jubilés : "c’était", d’après le prophète Isaïe "proclamer une année de grâce du Seigneur", une année de conversion, de réconciliation, de rémission des péchés. Mais tous les 25, 50, 100 ans se célébraient des jubilés particuliers. Alors, l’arrêt, se faisait, pendant toute une année, précédée d’un temps de préparation et la visée fondamentale était de revenir à l’essentiel au cœur de l’engagement quotidien et des célébrations liturgiques.

La figure charnière qu’est Jean Baptiste en est une belle illustration : il s’en va au désert préparer sa mission et y retourne. (Luc 13, 1-17)

 

I.4. L’expérience de Jésus dans le Nouveau Testament

 

Le Nouveau Testament nous donne de contempler particulièrement dans les Évangiles, l’importance que Jésus donne à ces moments qui précèdent et suivent les grands tournants de sa vie quotidienne et de sa mission.

Sa prière ; les disciples témoignent de sa prière prolongée, la nuit avant de prendre les grandes décisions le concernant comme personne ou concernant sa mission et cela s’intensifie aux moments tragiques comme le fut la nuit de la passion. Ce n’est pas un accident, c’est le cumul d’une communion profonde et quotidienne à la volonté du Père.

Ce qui est nouveau, c’est l’unification que Jésus fait de tous ces temps d’arrêt. La seule Loi qui récapitule toutes les autres, c’est l’Amour et au nom de celui-ci, on peut violer même le sabbat pour guérir un fils d’Abraham, enchaîné par la maladie depuis des années. Toujours au nom de l’amour, on peut rompre le repos du shabbat car, "le shabbat a été fait pour l’homme et non l’homme pour le shabbat" (Mc 2, 27)

La pointe de tous ces temps d’arrêts est donc l’Amour : Se replonger dans l’Amour de Dieu et s’engager à se mettre au service par amour.

 

II. Les sources d’inspiration dans la tradition de l’Église et les écrits du Pape François

 

II.1. Les sources d’inspirations dans la Tradition de l’Église

 

Dans la Tradition de l’Église, "la retraite" ou le "retrait" du monde au sens de déplacement physique et intérieur, de rupture avec le rythme quotidien pour chercher Dieu, est fréquent.

 

Les Pères de la vie consacrée quittèrent ainsi les villes à la recherche d’une suite du Christ plus radicale ; ils allèrent dans le désert pour prier et trouver Dieu dans la solitude mais voilà que les foules, vinrent elles aussi, à leur recherche pour qu’à leur école, eux aussi trouvent Dieu.

Saint Dominique et François quittèrent le monde de la richesse l’un pour prêcher en pérégrinant, l’autre pour suivre le Christ dans la plus radicale des pauvretés.

 

II.2. les sources d’inspirations dans la dynamique de Vatican II

 

Les écrits des Papes notamment, ceux de Jean Paul II pour le grand jubilé de l’An 2000 invita l’Église et les hommes de bonne volonté, à vivre trois années d’approfondissement de la foi trinitaire et de la mission de l’Église ayant au cœur le "Christ : hier, aujourd’hui et demain" le même (Héb. 13,8).

 

Dans sa pédagogie éducative, le Pape François démultiplie les temps d’arrêts spécifiques pour un renouvellement intérieur. Après l’année de la foi, nous voici en plein dans l’année de la famille et de la vie consacrée. Il les relie à deux grands jubilés qui ont marqué la vie de l’Église et du monde : Le Jubilé d’or de Vatican II et de son enseignement sur la vie consacrée, le jubilé de l’An 2000 initié par Jean Paul II.

 

« En me faisant l’écho du sentiment de beaucoup d’entre vous et de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique, à l’occasion du 50ème anniversaire de la Constitution dogmatique Lumen Gentium sur l’Église, qui au chapitre VI traite des religieux, comme aussi du Décret Perfectae Caritatis sur le renouveau de la vie religieuse, j’ai décidé d’ouvrir une Année de la Vie Consacrée. Elle commencera le 30 novembre prochain, 1er dimanche de l’Avent, et se terminera avec la fête de la Présentation de Jésus au Temple, le 2 février 2016.

 

Après avoir écouté la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique, j’ai indiqué comme objectifs pour cette Année les mêmes que saint Jean-Paul II, avait proposé, à l’Église, au début du troisième millénaire, reprenant, d’une certaine façon, ce qu’il avait déjà indiqué dans l’Exhortation post-synodale Vita Consecrata : "Vous n’avez pas seulement à vous rappeler et à raconter une histoire glorieuse, mais vous avez à construire une histoire glorieuse ! Regardez vers l’avenir, où l’Esprit vous envoie pour faire encore avec vous de grandes choses [2]" (n. 110).

 

La Congrégation des Sœurs de l’Immaculée Conception de Castres est en connexion profonde avec ces saines traditions de l’Église lorsqu’elle s’engage à vivre l’année Émilie de Villeneuve.

  

III. Les pistes d’inspiration dans l’expérience d’Émilie de Villeneuve et de la Congrégation

 

Dès la fondation de l’institut, Émilie donne un quadruple rythme à la Congrégation pour approfondir l’union à Dieu et vivre la mission confiée.

 - Un rythme quotidien

 - Un rythme mensuel

 - Un rythme annuel

 - Un rythme exceptionnel

  

III.1. Les temps d’arrêt quotidien

 

La vie quotidienne d’Émilie de Villeneuve est marquée par l’action contemplative : prier est une action contemplative qui consiste à se rendre présent à Dieu, à "pénétrer jusque dans le sanctuaire de son cœur" mais travailler est aussi une prière dans la mesure où, le travail est mission et laisse transparaître l’amour de Dieu.

 

Pour vivre cette unité "prière – action - prière", elle cherche dans les va et vient quotidiens à se rendre familière, la présence de Dieu par des petits arrêts bien marqués dans l’emploi du temps quotidien : oraison, prière jaculatoires, visites au Saint-Sacrement, relecture. Le sommet de sa pause quotidienne est l’Eucharistie.

 

III.2. Les temps d’arrêt mensuel

 

Ils comprennent particulièrement la récollection mensuelle. Une sorte de journée sabbatique où, dans le silence le plus complet, les sœurs se mettent ensemble à l’écoute de Dieu. L’expérience est centrée sur la recherche de Dieu seul à travers l’écoute de la Parole et une instruction donnée soit par la Fondatrice soit par un prêtre ou un évêque. La pédagogie est expérientielle et c’est dans la dynamique de la relecture que l’action de grâce, le pardon et la réconciliation permettent à la communauté de revenir à l’essentiel : Jésus Sauveur, Dieu Seul.

 

III.3. les temps d’arrêt annuel

 

Ils sont vécus dans la même dynamique que les arrêts mensuels mais pour une période plus prolongée.

Nous remarquons dans la vie d’Émilie des moments fondamentaux où elle prolonge sa prière dans la solitude à l’écoute de Dieu Seul. Nous pouvons à cet effet retenir.

 

- La retraite à Toulouse avant la Fondation de la Congrégation

- Les retraites annuelles à la Maison Mère

 

 III.4. Les arrêts circonstanciels

 

En plus des temps d’arrêts formels prévus par la Règle, Émilie propose à la Congrégation des moments spécifiques pour se recentrer en Dieu Seul.

 

- La retraite de Lautrec où, au prise avec les difficultés de toutes sortes au lendemain de la Fondation de la Congrégation, elle se retire personnellement pour écouter et chercher la volonté de Dieu sur elle et sur la Congrégation. Il en résulte l’Acte d’Abandon expression la plus forte de son expérience de Dieu, de sa mystique et de sa pédagogie spirituelle.

 

- La retraite de la Maison Mère en 1845. Elle sent que quelque chose se passe dans les relations entre elles et les sœurs et dans la communauté en général. Elles repartent à la Source et c’est en toute liberté qu’elle peut dire à ses sœurs : "Nous devons toutes, et la mère et les filles, devenir des saintes, ne chercher que Dieu Seul, ne travailler que pour sa gloire. Gémissons de ne pas l'avoir fait jusqu'à présent, que ce jour de retraite qui nous est commun, soit pour toutes, le moment d'un renouvellement général. L'année s'annonce comme bien importante; nous ne connaissons pas même tous les desseins de la Providence, disposons-nous seulement à les suivre fidèlement, surtout exerçons-nous à la pratique de l'humilité, la charité[3].

 

« Un point aussi sur lequel j'attire votre attention ; il m'a vivement préoccupée pendant la retraite, c'est que nous n'avons pas assez de respect à la chapelle, moi, la première. Je me le suis bien reproché dans mon examen; nous y parlons trop facilement et nos manières, notre maintien, ne sont pas religieux. Ranimons donc la foi, rendons-nous dignes de notre belle vocation; en un mot, vivons, agissons, et mourons pour Dieu Seul ! C'est là le seul désir de votre bien indigne mère, mais tendre et affectionnée en Dieu et pour Dieu[4] ».

  

- La quarantaine en vue de la conversion et de la résolution des problèmes économiques qui touchent la communauté, elle organise avec les sœurs quarante jours de prière, de pénitence à l’ombre de Saint Joseph, "modèle de la vie intérieure".

  

IV. Le sens que nous pouvons déceler de cette année :

 

Nous avons pu percevoir déjà combien les Écritures, la Tradition de l’Église et celle de l’Institut sont riches de significations pour comprendre l’importance de cette année, dédiée à Sainte Jeanne Émilie de Villeneuve.

 

Canonisée, son chemin personnel de sainteté nous est proposé comme un exemple de vie évangélique à actualiser dans notre vie avec ce qu’elle porte d’unique et de particulier.

 

Quelques signes peuvent nous aider à y entrer.

 

IV.1. Le signe de l’Église communauté universelle

 

La canonisation d’Émilie comme toutes les autres a lieu à la place Saint-Pierre, au cœur de la catholicité, là où, le Pasteur Universel donne rendez-vous à des personnes venant du monde entier. Cela est un signe parlant dans ce monde globalisé ou en même temps des minorités veulent exprimer leurs particularités, parfois au prix de la violence la plus inexplicable. Émilie, au moment des tensions entre la Papauté romaine et la France, disait, "Je suis ultramontaine", c’est-à-dire qu’elle se considérait comme une femme d’origine française certes mais au cœur universel et que sa foi ne pouvait pas supporter d’être "enfermée", elle devait s’ouvrir à l’universel. Quoi de plus étonnant qu’elle fut l’une des premières femmes Fondatrices d’instituts religieux à envoyer des sœurs en Afrique et surtout sur cette côte d’Afrique appelée à l’époque "sépulcre des blancs" !

 

Quel appel cette universalité nous lance-t-elle aujourd’hui ?

 

IV.2. Le signe de l’Église communion de peuples

 

Jeanne Émilie de Villeneuve est canonisée avec trois autres religieuses de culture différentes : une Italienne, deux Palestiniennes et elle–même Française.

 

N’est–ce pas là, le signe d’une nouvelle pentecôte, une authentification de ce que le Concile appelait en son temps "les semences du Verbe" que l’on peut reconnaître partout dans toutes les cultures, même là où l’annonce explicite de l’Évangile n’a pas encore eu lieu ?

 

Des trois, Émilie était la plus ancienne. Les deux miracles reconnus pour sa béatification et sa canonisation, expriment aussi cette communion des peuples dans le Christ Sauveur universel. La guérison de Binta Diaby une guinéenne et celle d’Emily une petite fille brésilienne.

 

Ne retrouvons–nous pas ici encore cette passion d’Émilie pour les peuples les plus éloignés du tiers monde et sa capacité à intégrer la différence de l’autre y compris la différence religieuse ; Binta était et est restée musulmane, elle s’est mariée à un espagnol catholique.

 

Que nous dit Émilie à propos de l’accueil du différent et de la différence culturelle et même religieuse, de l’autre ?

  

IV.3. Le signe de l’Église eucharistie

 

De son vivant Émilie avait pour centre, l’Eucharistie, sommet de toute la vie chrétienne et même dans l’architecture de la Maison Mère, elle a voulu que le toit de la chapelle surplombe tout le reste et qu’elle soit au cœur de la maison.

 

Canonisée au cours d’une eucharistie rassemblant des pèlerins venus de quatre continents, il nous semble important et fondamental de récupérer en cette année qui lui est dédiée, l’amour de l’Eucharistie et la conséquence de l’amour de Dieu et du prochain, qui en découlent.

 

IV.4. Le signe de l’Église missionnaire

 

La mission comme manifestation de la tendresse de Dieu pour l’humanité a été une expérience tellement forte, vécue par Émilie, qu’on la retrouve très fortement dans sa mystique de l’accueil inconditionnel du pauvre "à tout heure de la nuit et du jour" et du quatrième vœu qui selon ses termes, consiste à "travailler au salut des âmes" au dépens du repos, de la santé et de la vie même s’il le faut.

 

La valeur suprême pour Émilie, c’est la Vie de Dieu, la Vie en Dieu, la Vie avec Dieu, la vie pour Dieu. Pour cela, le plus important n’est pas "d’être ici ou là, de faire ceci ou cela mais, de faire en tout la sainte volonté de Dieu".

 

Être chrétien, c’est être missionnaire, être missionnaire c’est vivre de la volonté du Père à l’exemple de Jésus.

 

En cette année, "Émilie de Villeneuve", comment revisiter notre vie missionnaire, comme engagement personnel, communautaire, familial, à "vivre de la vie de ce Dieu Sauveur", à faire nôtre son option fondamental pour le règne de Dieu ?

 

IV.5. Le signe du triptyque : année de la famille – année de la vie consacrée – année Émilie de Villeneuve

 

Là où le profane parlerait de coïncidence, de hasard, notre regard de foi, nous fait voir, un signe.

 

L’année Émilie de Villeneuve s’articule avec l’année de la famille. Dans son expérience familiale, nous la découvrons comme une personne façonnée par les plus nobles valeurs familiales qui ont structuré sa personnalité, son savoir – être, son savoir – faire. L’icône de la table de pierre situé dans le jardin familial où elle annonça à son Père "Père, c’est pour Dieu que je vous quitte, je veux aller servir les pauvres"», ne nous invite-t-elle pas à reconstruire la famille comme un lieu de vie où l’on sait s’asseoir pour partager les désirs les plus profonds, pour aborder les sujets les plus délicats de la vie, pour discerner et accompagner les projets de vie des jeunes, pour apprendre à renoncer a ? Finalement, la Famille n’est-elle pas appelée à redevenir, la première école de la famille chrétienne ? Le premier séminaire et le premier noviciat ?

 

Année de la Famille, Année de la vie consacrée ? Dans ce monde où le défi de la fraternité est fortement lancé, la vie consacrée, ne gagnerait-elle pas à redécouvrir la communauté locale, provinciale, générale comme une famille ? Émilie l’a si bien dit "elles se considèreront comme les enfants d’une même famille qui a Dieu pour père et Marie pour Mère".

 

Jeunes, mariés, célibataires, consacrés, prêtres, évêques tous, selon notre état de vie, comment Sainte Jeanne Émilie de Villeneuve peut-elle nous inspirer à faire de nos paroisses, de nos diocèses, de nos Églises locales, des familles solidaires où il fait bon vivre et où le Christ est au cœur de l’être et de l’agir ?

 

A quoi cela me sert-il de gagner le monde entier si je n’ai plus de temps pour prolonger ma prière auprès du Maître, ni de faire une lecture prolongée de l’évangile ?

 

A quoi cela me sert-il de gagner le monde si j’en viens à négliger ma propre famille, ma communauté, ma paroisse, mon diocèse, mon Eglise ? Si les projets propres de mon milieu de vie, passent après toute la vie extérieure ?

 

L’année Émilie de Villeneuve, ne nous invite-t-elle pas à reconstruire l’Église et la société d’abord, à l’intérieur de notre propre vocation, car, n’est ce pas ensemble que toutes les vocations expriment la richesse insondable de l’Amour de Dieu ?

 

Le charisme d’Émilie n’est pas une propriété privée des Sœurs de l’Immaculée. Il est don, fait à l’Église et il est  particulièrement vécue dans la Petite Famille de l’Immaculée constituée de religieuses, de frères missionnaires de l’Immaculée, de laïcs membres d’une fraternité de jeunes ou d’adultes ou simplement sympathisants.

 

Conclusion

 

"Simplicité et esprit de famille devront les caractériser" disait Sainte Jeanne Émilie de Villeneuve.

 

Au cœur de cette année aux triples orientations, demandons à Sainte Jeanne Émilie de Villeneuve, la grâce d’une fidélité joyeuse à notre propre vocation.

 

Consacrés, aidons les laïcs à être chrétiens-missionnaires dans leur famille d’abord, que leurs "sorties missionnaires" aient pour centre la vocation de la famille chrétienne.

 

Laïcs, aidez-nous, consacrés, à être missionnaires dans nos propres communautés, premier lieu de notre mission. Que nos "sorties missionnaires" soient d’abord charismatiques donc, enracinées dans l’obéissance, la pauvreté, la chasteté, la vie fraternelle.

 

Pasteurs, Évêques et Prêtres, avec Émilie de Villeneuve, aidez-nous et aidons-nous à être des chrétiens, membres actifs de l’Église paroissiale et familiale, diocésaine et nationale, continentale et universelle, enracinés dans l’Évangile, l’amour fraternel, la simplicité évangélique, la justice, la charité et la paix.

 

"Avant d’agir et de parler, consulter Marie" disait Émilie de Villeneuve,

 

Avec Marie Immaculée redécouvrons la mystique de la foi, la promptitude dans le service, la simplicité et de la gratuité dans les relations.

 

C’est à elle Marie à qui nous confions cette année avec ces grands moments de rencontres personnels et communautaires avec Dieu, avec ses expériences missionnaires spécifiques.

 

O Marie conçue sans péché ! Priez pour nous qui avons recours à vous !

 

Sainte Jeanne Émilie de Villeneuve, priez pour nous !

 

 Sœur Marie Sidonie OYEMBO, cic

 Supérieure Provinciale : GABON-RDC

   

[1] Jean Paul II, Lettre Apostoliques sur la préparation du grand jubilé de l’an 2000 ‘ Tertio millenio adveniente »,

[2] François, Lettre Apostolique pour l’Année de la Vie Consacrée, N°2

[3] Émilie de Villeneuve, Notes Personnelles, N°9 - 10

[4] Ibiem, N°11