Parmi les projets que nous avons démarré quelques-uns marchent merveilleusement bien, d’autres ont besoin d’un accompagnement plus rapproché et d’autres ont été modifiés, parce qu’ils ne répondaient pas aux objectifs prévus. Et d’autres propositions surgissent…

“..Cependant, je sens que je tâtonne encore et je m’aperçois que j’aurais besoin  de voir dans la pratique cette façon de faire et d’agir. Emilie (Lettres au Père I. shwindenhammer 1851-386)

Pastorale du “Timoun Piti” (en Kreol) ou Pastorale du Premier Age

Comme vous savez, c’est de là que partent presque tous les autres projets.
Dans la Zone de Port au Prince il y a déjà une quarantaine d’agents bénévoles haïtiens qui ont reçu une formation à la méthodologie de travail de la Pastorale du Premier Age. Pour le moment trois zones sont accompagnées de plus prés par nous. Ils sont trois cent trente trois enfants de 0 à 5 ans et vingt deux femmes enceintes qui sont suivis dans le processus de  croissance. C’est beau à voir dans certaines zones le fruit de l’effort, du dévouement et le souci  pour chaque enfant, pour son état de santé, son poids, etc.

Il y a des bénévoles qui possèdent un charisme particulier pour prendre soin des enfants. Elles s’entraident dans la préparation des contenus, la prière et le repas du jour de la Célébration de la vie.

C’est incroyable, mais malgré la situation de misère et de pauvreté dans laquelle le peuple haïtien est enfoncé, dans la zone périphérique où nous nous trouvons, NON, il n’y a pas beaucoup d’enfants affamés. Ils sont à la limite du poids et ont des problèmes d’anémie dus à la manière de se nourrir. On constate un grand effort solidaire entre eux pour s’alimenter, surtout envers les plus petits.

Il leur manque un apprentissage pour incorporer d’autres aliments avec plus de vitamines, de minéraux, etc. La base de leur alimentation c’est la sauce de « porotos » et du riz.

Nous continuons l’Atelier-Broderie aspirant à ce que les femmes apprennent différents points pour pouvoir broder des serviettes, de petites nappes, etc. afin de vendre leur travail et qu’elles puissent compter sur une somme pour leurs dépenses. Qu’elles arrivent à prendre conscience qu’ELLES PEUVENT faire quelque chose elles mêmes, compter sur un moyen de gagner leur vie et sortir de la mendicité.
En Haïti, parmi les plus pauvres, c’est  la femme qui est à la base de l’économie, elle qui apporte les aliments à la maison et qui nourrit ses enfants et les enfants de ses enfants. Nous n’arrivons pas encore à comprendre ses miracles presque quotidiens. Parmi elles, beaucoup sont très fatiguées et le processus d’auto affirmation leur est plus difficile.

Nous accompagnons aussi et nous aidons ponctuellement jusqu’en décembre 2013, un groupe de femmes de La Tortue, une petite Ile au nord du pays. Nous les aidons en versant un petit salaire à une  professeure de broderie. Le groupe de femme lui verse aussi le 25 % de ce qu’elles  produisent. On leur donne le matériel pour le travail. Et on paye à chacune ce qu’elle a produit.

Evidemment l’objectif n’est pas de faire des bénéfices mais de les aider à faire un apprentissage et à trouver l’autonomie économique en tant que groupe.

Une trentaine de femmes font partie déjà du Projet Créations Artisanales. Elles produisent, confectionnent des sacs avec les broderies réalisées par d’autres femmes. Elles cousent, tissent et confectionnent des bonnets, etc. et on les paye pour ce qu’elles ont produit. On essaye de vendre et on réinvestit en payant et en achetant du matériel. Ceci est réalisé avec les femmes dans un processus d’accompagnement personnalisé. Chez certaines ont voit les progrès réalisé en peu de temps, elles rient elles-mêmes à la vue de leurs premiers ouvrages. En prenant conscience de la valeur de leur travail, elles se situent d’une façon différente. Ces espaces leur permettent d’apprendre à reconstruire leur propre vie. Ce qui demande patience et confiance en soi.

Cette année nous comptons sur le Parrainage d’enfants pour qu’ils puissent aller à l’école, grâce à l’aide de “International Inner Wheel”, de l’association des clubs de France. Avec l’apport reçu 18 enfants (8 fillettes et 10 garçons) iront au collège des Frères de La Salle. Et deux autres dans des écoles différentes parce que les Frères n’ont pas Kinder III. Une aide aussi pour que deux jeunes de l’intérieur du pays (Kazal) commencent les études d’infirmières. Toutes les deux souhaitent revenir pour aider leur peuple. Elles prennent en charge le prix du transport et du logement à Port au Prince.

Les critères  pour choisir les enfants ? 

  • que ce soit des enfants dont la famille est accompagnée par la Pastorale Timoun Piti (petit enfant, en Kreol).
  • Enfants nés avant et après le tremblement de terre du 12 janvier 2010 où plus de 300.000 personnes ont trouvé la mort. L’un d’eux a perdu ses parents -“il est ma consolation”- dit sa grand- mère.
  • Enfants de trois ou quatre ans.
  • Enfants qui vivent dans le camp des réfugiés.

Vous comprendrez la joie intense ressentie par les parents se rendant compte que leurs enfants sont les “fondateurs de Kinder, du collège de la Salle”, collège auquel ils ne pouvaient pas rêver.

Les parents participent en s’occupant d’obtenir l’uniforme pour le sport, sac à dos, bas,  ceinture, etc.

 Et l’Œuvre du Centre de Formation Emilie de Villeneuve? (c’est  le nom que l’on donnera au Centre où nous allons travailler qui est situé s le terrain des Frères de la Salle) « ça avance » ! Actuellement les Frères attendent un apport pour commencer la construction d’un puits et le système d’épuration des eaux. Ils espèrent que ce sera terminé en juillet 2014. Ce sera un Centre de Formation Spéciale pour la promotion de la femme et de l’enfant. Croissant en santé et autonomie.

Le Projet de reconstruction de la personne par la “Formation Humaine Intégrale”. La formation oriente notre mission et toute notre vie. Depuis l’arrivée de Sœur Izabete elle met l’accent sur l’actualisation des forces vitales humaines dans les personnes. Elle travaille avec un groupe de 16 religieuses haïtiennes formées à l’Institut de Formation Humaine Intégrale de Montréal (IFHIM). Un réseau se construit de 10 congrégations qui participent à des rencontres, des symposiums et des travaux en commun.

La reconstruction du peuple haïtien passe par sortir de la rage qui conduit à une certaine passivité qui les empêche de voir les situations où ils se trouvent. Ce travail se fait à travers des rencontres individuelles, par différentes activités dans de petits groupes, aussi bien d’enfants, de jeunes et d’adultes. Izabete a travaillé avec trois groupes d’agents de Timoun Piti, quarante agents, en 30 heures de cours  pour les former à êtres des constructeurs de paix ; 30 enfants du village de tentes pour les former afin d’être de petits “ponts de la paix”, et 6 jeunes leaders qui accompagnent en travaillant avec les enfants.

Au sujet des Volontaires

Nous vous avons déjà dit que chaque été nous avons une “note un peu spéciale” dans le pays. Beaucoup d’étrangers arrivent pour des projets divers. Cette année aussi nous avons reçu un groupe de jeunes de l’Université des Frères de la Salle du Mexique et des collèges de la Salle de France. Un groupe a travaillé avec les élèves des Frères et une Doctoresse avec nous prêtant  attention aux familles du Campement de Réfugiés. Par contre les jeunes français ont travaillé  exclusivement avec les enfants du village des tentes.

C’est incroyable la forte signification qu’ont les expériences partagées avec les jeunes volontaires haïtiens. Ils ont fait un travail de fond auprès des enfants. La langue a été un avantage très grand pour les échanges.

Un grand défi nous est proposé avec “le Thème du Bénévolat ou des Volontaires”. Surtout  en Haïti. Nous croyons que c’est une richesse trouver des personnes solidaires qui font tellement d’efforts pour venir aider, collaborer, offrant leur temps et leurs ressources, ça vaut la peine que nous prenions ce temps sollicité par le dernier chapitre Général, pour approfondir le BENEVOLAT. En janvier, si Dieu le veut, nous allons recevoir Maïte, jeune Architecte, Argentine de Cordoba, qui viendra travailler avec nous au camp des réfugiés. Bientôt viendront aussi Annik et Michel, un couple de France qui collabore dans le Projet de Créations Artisanales...

En grande union avec tous.