On pourrait ainsi intituler l’expérience de ce premier jour de la rencontre où, l’icône du puits nous a invitées à une
véritable descente en nous–mêmes pour goûter à cette eau pure, vive et saine que nous offre Jésus Sauveur, pour accueillir les questions qui jaillissent en nous en ce moment de recherche.
La Parole de Dieu et les deux extraits de nos sources propres nous ont fait actualiser pour nous aujourd’hui, l’expérience de cette eau dont avaient besoin Emilie et nos premières sœurs
pour construire la maison mère, pour la vie quotidienne et pour arroser le jardin. Cette célébration vécue avec toutes les sœurs des deux communautés est une expérience de confirmation et de
rénovation pour accueillir et entrer dans la dynamique du Souffle imprévisible de l’Esprit, elle actualise notre charisme et en fait une réponse concrète au cri de la clameur des plus
fragilisés.
Cette journée commence avec la prière communautaire marquée par la liturgie du jour avec pour pointe théologique « il y a
ici bien plus que Jonas ». C’est Jésus que nous accueillons au milieu de nous, c’est Lui le Maître qui nous accompagne autour du puits.
Le partage de la matinée nous aide à accueillir les mouvements intérieurs qui se vivent en nous, à sentir la convergence des objectifs, avec la mission confiée par le projet de Congrégation et avec les désirs que nous exprimons.
L’écoute attentive de la réalité de la formation dans la Congrégation est la terre à partir de laquelle nous partons, et sommes en chemin. L’Afrique, l’Europe, São Paulo nous offrent une réalité disparate, très diversifiée mais avec des angles communs quant aux questions essentielles que l’on se pose et aux nouveaux paradigmes. Nous saisissons peu à peu que nous sommes invitées à élaborer un itinéraire formatif. C’est de ce chemin que s’inspireront le document commun de formation, les projets et les programmes.
Quelque chose de nouveau est entrain de surgir sur ce chemin du disciple comme ce fut le cas pour la Samaritaine ! Quelque chose que nous ne savons pas encore bien verbaliser mais qui nous rejoint dans notre réalité d’aujourd’hui et dans le rêve du Règne…
Ce troisième jour de rencontre est marqué par la dynamique de l’écoute de la réalité de la formation dans la Congrégation.
Le matin, le texte de la Samaritaine (Jn 4, 1–30) nous réunit autour du puits et nous nous laissons accompagner par Jésus au cœur de notre propre puits et de nos chemins de mission.
En salle, le partage se poursuit avec le Paraguay, la Bolivie, le Mato Grosso, le Mexique, l’Argentine. Toute une vie nous est livrée à travers les diverses expériences de formation. Cette vie est comme un livre ouvert qui fait surgir des questions, des appels, des invitations que nous continuons encore à recueillir.
Progressivement dans l’après–midi, certains mots commencent à faire écho en nous : "Itinéraire–pédagogie- recherche-communautés de disciples égaux et singuliers… Ce quelque chose de nouveau intégrant à la fois le passé, le présent et le futur surgit, fait son chemin en nous, sans que nous ne l’ayons encore pleinement perçu mais il se façonne au rythme de l’Esprit.
C’est dans cette dynamique de foi que nous nous séparons à 17 heures pour continuer à écouter l’Esprit, ses appels, ses intuitions, les thématiques essentielles qui émergent… À l’Eucharistie, nous avons tant d’intentions à offrir avec le pain et le vin… Union de prière avec nous !
La fête de Sainte Thérèse d’Avila donne le ton à la dynamique qui va accompagner toute la journée. Face à la réalité, nous sommes
invitées à la lire à partir d’un regard contemplatif, cela nous emmène à converger vers trois dynamiques qui s’interpénètrent : Un nouveau paradigme qui donne un sens nouveau à ce que nous
sommes et faisons ; celle de disciples égaux ; pour y parvenir, un itinéraire formatif qui accompagne le processus rendu pratique à travers une pédagogie concrète.
Par langue, nous poursuivons le travail en vue d’expliciter ce que ces trois éléments signifient pour nous comme Congrégation en chemin.
Nous passons la matinée à l’UISG avec d’autres Congrégations pour nous former. Le thème proposé rejoint ce que nous sommes en
train de chercher comme Congrégation. Appelées à être contemplatives dans l’action, à vivre l’action contemplative dirions-nous en langage cic. Le conférencier nous aide à revisiter la
spiritualité carmélitaine comme étant une opportunité pour redécouvrir la dimension contemplative dans toutes les dimensions de la vie.
L’après–midi, la mise en commun des travaux de synthèse par langues nous permet de sentir nos convergences mais nous invite aussi à l’accueil du différent comme étant une particularité effective de notre identité.
Depuis la prière du matin jusqu’au soir, nous continuons à cheminer ensemble, à creuser notre propre puits bleu et commençons à
contempler l’eau vive qui jaillit en abondance à travers la confirmation du chemin pris.
Une volonté d’intégration plus grande et de communion plus effective nous habite et oriente nos désirs et nos forces pour construire ensemble l’itinéraire de formation cic à partir du paradigme de disciples égaux en chemin.
En deux groupes, nous faisons un pas de plus lorsque nous réélaborons les articulations principales de l’itinéraire en français, en espagnol et en portugais.
L’eucharistie du soir offre au Père les fruits de cette journée laborieuse et l’action de grâces qui monte de notre cœur pour les lumières reçues.
Ce matin, nous nous retrouvons autour de Marie à Cana, son mode d’être et d’interagir nous interpelle et nous dispose à ouvrir les
oreilles intérieures « Faites tout ce qu’il vous dira ».
En réunion, nous continuons à élaborer l’itinéraire formatif. Les élaborations de chaque groupe sont relues, complétées, réorientées. C’est un véritable atelier de construction et de déconstruction mais, l’essentiel dans tout cela est que nous sentons que nous buvons à une même Source. Une syntonie se crée et nous donne force et courage. Le parcours de l’itinéraire se profile à l’horizon.
Journée Mondiale de la mission
"La joie est un thème dominant de l’expérience missionnaire…" c’est l’icône que nous offre le Pape François dans son Message pour la journée Mondiale de la mission, jour de béatification de Paul VI. Nous poursuivons encore le chemin dans cette dynamique de joie et d’espérance.
Dans l’eucharistie dominicale, nous puisons les forces nécessaires pour finaliser les tâches qui nous restent à réaliser.
En salle, chaque groupe présente les dernières rédactions, un consensus de plus en plus fort se crée. Nous échangeons longuement sur le processus à vivre et à faire vivre dans les provinces pour que chacune puisse vraiment s’approcher de la Source et faire route ensemble comme disciples.
A 18 h, quelques-unes vont faire une promenade au Vatican. Si notre cœur était tout brûlant, notre tête avait besoin d’être aérée. L’Equipe générale nous a offert une glace délicieuse que nous avons savouré puis, après le souper, nous nous sommes retrouvées à la chapelle pour la célébration de clôture.
En arrivant ici, nous ne savions pas quels seraient le parcours à faire. Avec vos prières, votre proximité, votre accompagnement et l’investissement de toute l’équipe qui s’est laissée conduire par l’Esprit, nous terminons ce premier moment dans la joie et l’espérance.
Merci à chacun et chacune de vous ! Merci aux communautés de Rome qui nous ont accueillies et à l’Equipe Générale qui nous a conviées à collaborer avec elle.
Que le chemin de sainteté d’Emilie soit une lumière sur notre vie.
Avec affection et prière, vos sœurs,
Rome le 20 octobre 2014
Lettre_1
Rome, le 21 octobre 2014
Equipe AD – HOC de Formation
Bien Chères Sœurs, frères, laïques et laïcs,
Nous vous saluons depuis Rome au terme de notre rencontre, avec la joie de partager avec vous les inspirations de l’Esprit durant cette semaine.
Nous avons voulu répondre à l’orientation du Chapitre Général de 2013, qui nous demande de créer des équipes ad-hoc, qui puissent collaborer avec l’Equipe Générale à divers niveaux.
Vu l’urgence de la formation en ce moment, nous avons travaillé sur notre itinéraires formatif, afin de garantir encore aujourd’hui l’intuition d’Emilie de Villeneuve lorsqu’elle dit: “ De la bonne formation dépend l’esprit et le futur de la Congrégation. (Cf. Const. 1840 N° 474)
Nous avons commencé notre réflexion comme disciples en chemin, autour du “puits de la Maison Mère”, comme icône et horizon inspirateur. Sans doute, aujourd’hui comme hier, continue de surgir de ce même puits, pour tous, “une eau abondante et saine” pour notre temps.
Nous sommes animées par le désir de recréer et redynamiser notre être de sœurs, frères, laïques et laïcs à partir de nouveaux horizons et ainsi pouvoir donner un sens nouveaux à nos pratiques.
Nous nous invitons comme disciples à nous rencontrer avec le Maître, autour du puits, pour boire l’eau fraîche et ainsi nous laisser transformer afin de pouvoir initier de nouveaux chemins formatifs dans la Congrégation.
Nous enverrons aux équipes provinciales le document de travail avec la proposition de créer une équipe ad–hoc provinciale de formation, qui permettra d’accompagner dans chaque réalité l’itinéraire que nous proposons.
Merci d’accueillir les propositions de travail et de poursuivre le chemin de la construction d’un nouveau paradigme de formation.
Vos sœurs, Catherine, Janete, Marie Béatrice, Marie Sidonie, Norma, Nuria, Rosangela Maria et Susana