LA MISSION AU BURKINA FASO



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 CANONISATION : Le Burkina n’est pas en reste !

 Le weekend du 20-21 juin dernier a réuni toute la communauté chrétienne de Pouytenga au Burkina Faso autour de nos sœurs Anne Béatrice, Marie Thérèse, et Sophie pour rendre grâce à Dieu pour le don d’une nouvelle SAINTE fait à son Église. Émilie n’est pas méconnue à Pouytenga bien qu’étant une nouvelle fondation. Car, dès les débuts, nous avons essayé jour après jour de témoigner de son charisme ce qui laissait voir la différence des styles de vie avec les autres congrégations existant déjà sur la paroisse.

 

A la messe du samedi soir, aux fonctionnaires de la paroisse, Sœur Sophie a présenté la congrégation, son charisme, sa spiritualité et a également expliqué le processus de la canonisation depuis les miracles opérés par Émilie.


Le lendemain dimanche à 9heures, a eu lieu la messe solennelle présidée par notre évêque Monseigneur Séraphin François RWAMBA en la présence celui de Koudougou Monseigneur Joachim OUEDRAOGO chargée de la vie consacrée et d’autres prêtres. Durant son homélie, l’évêque a insisté sur notre quatrième vœu qui fait notre spécificité en tant que sœur bleue et de l’amour préférentiel d’Emilie pour les pauvres, les démunis.

 

Après la messe, une projection des temps forts de la canonisation a été faite dans la grande salle paroissiale avant d’accueillir nos hôtes autour d’un repas fraternel.

à Pouytenga-décembre 2014 


L’Espérance, pour nous au Burkina est une réalité que nous vivons au quotidien  après ce rude et douloureux passage de ces dernières semaines. Tous les acteurs politiques sont déterminés à mener la transition dans la paix et concorde sociale.  Merci encore de votre proximité et de vos prières durant ces moments de trouble. Nous remercions nos sœurs de la REPA (Rencontre des Equipes Provinciales d’Afrique) d’avoir choisi notre mission pour tenir leur rencontre continentale. Nous avons déjà sœur Marie Rose avec nous et nous attendons aujourd’hui et demain nos sœurs Marie Justine et Sidonie. Marguerite Pascale arrive plus tard. Bienvenue à chacune aux pays des « hommes intègres »La nouvelle de la prochaine canonisation d’Emilie, notre Fondatrice,  nous réjouit profondément et nous rapproche de chacun de vous. Dans l’humble oratoire de Pouytenga nous nous unissons chaque jour à toute la congrégation en cette grande neuvaine préparatoire à la fête de l’Immaculée. Avec Marie, Emilie et toutes ces femmes proposées à notre méditation-partage, nous rendons grâce au Seigneur pour la vie et l’espérance qu’il fait grandir en nous.

De quelques nouvelles de la communauté, c’est toujours le rythme soutenu de l’école pour  Sophie et Anne Béatrice, depuis le mois de septembre. Les d’évaluation pour les élèves et beaucoup de temps de préparation pour Sophie qui se prépare à sa pratique du CAP. Du reste cette dernière a connu quelques soucis de santé, lié à la fatigue et à la densité du travail fourni chaque jour.

Nous avons connu en Eglise l’ouverture de l’Année de la Vie Consacrée précédée d’une journée de réflexion sur les défis de la Vie Consacrée dans ce Burkina émergeant. Ils sont nombreux ces défis et nous interpellent constamment. L’un d’entre eux est la périphérie. Nous avons choisi de vous partager la belle expérience d’itinérance, que vient de vivre notre sœur Marie Thérèse au CFC (Centre de Formation des Catéchistes) de Dialgaye, situé à une quarantaine de kilomètres de Pouytenga, notre lieu de mission.

La particularité de centre est qu’il accueille des couples et des célibataires. Il y a 29 couples, et une dizaine de célibataires, tous  élèves catéchhistes.  La première chose a été de procéder au dépistage des enfants pour déceler les cas de malnutrition. Après cela, nous nous sommes adressées aux parents sur les causes et les conséquences de la malnutrition, des différents aliments regroupés en trois : Energie, Construction, Croissance. 

«  Elles iront là où la voix du pauvre les appellera ». C’était le dimanche 23 novembre. « A la demande des accompagnateurs du centre, je suis partie avec une des animatrices Mme Kaboré Denise Yaméogo,  pour une sensibilisation, sur le thème : « Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant de 0 à 59 mois. » Parlant Moré, Denise a été d’une aide précieuse pour faire passer le message.     

La particularité de centre est qu’il accueille des couples et des célibataires. Il y a 29 couples, et une dizaine de célibataires, tous  élèves catéchistes.  La première chose a été de procéder au dépistage des enfants pour déceler les cas de malnutrition. Après cela, nous nous sommes adressées aux parents sur les causes et les conséquences de la malnutrition, des différents aliments regroupés en trois : Energie, Construction, Croissance.

Après ce moment de sensibilisation,  nous sommes passées à la démonstration de la farine enrichie à base de riz. La prochaine étape sera sur « l’hygiène », car elles en ont besoin et les responsables de ce centre y tiennent vraiment. 

C’est dans cette note d’espérance et de joie partagées avec les plus démunis que nous vous souhaitons une


BONNE FËTE DE L’IMMACULEE AVEC SAINTE EMIIE.

Vos sœurs Marie Thérèse, Sophie et Anne Béatrice


31 octobre 2014 : DES NOUVELLES DU BURKINA 

Pouytenga, le 31 octobre 2014

Chères sœurs,  chers amis,

Nous attendions de voir un peu plus clair dans la situation actuel du pays pour vous donner de nouvelles. Vous avez été nombreux à nous manifester votre proximité et votre soutien. Nous vous en remercions de tout cœur pour cette solidarité avec notre peuple. Nous voulons aussi vous assurer que nous sommes loin des grandes villes où il y a plus de trouble. Pour l’heure, c’est le calme à Pouytenga. Mais nous restons très prudentes. 

Au regard des événements, nous avons  le Président, Blaise Compaoré au pouvoir depuis 27 ans. Ce dernier envisageait  briguer un cinquième mandat et modifier la Constitution à cette fin. C’est le 30 octobre que les députés devaient examiner cette révision constitutionnelle. Dès lundi, un communiqué du ministère de l’Education demande de fermer tous les établissements scolaires sur le territoire national. Chaque jour, le mouvement se durcit avec des grèves, des sitting, des marches de protestation. La journée du 30 octobre était déterminante. Vous avez suivi les événements qui ont bouleversé le pays. Les médias en ont largement fait écho. Les violences que vous avez suivi à Ouagadougou et dans les autres grandes villes ont été très fortes et ont fait une trentaine de morts et de nombreux blessés. Tout cela manifeste le ral-bol d’une population fatiguée de voir une classe politique loin de sa souffrance quotidienne.

Au toutes dernières nouvelles, nous apprenons que le président a accepté de démissionner, le calme revient tout doucement. Nous continuons à prier.

Solidaire avec ceux qui ont sacrifié leur vie, les familles des victimes, ceux qui œuvrent pour la Paix et le bien-être des populations, nous vous invitons à vous joindre à nous par cette prière composée par nos pasteurs. 

Merci de nous soutenir. Que Tous nos Saints du ciel que nous allons célébrer demain nous protègent et nous rendent proches de ceux qui souffrent. Bonne Fête à tous/tes. Bien fraternellement,

vos sœurs Sophie, Marie Thérèse et Anne Béatrice.

PRIÈRE POUR LE BURKINA FASO

Dieu notre Père, ce qu’il y a de meilleur dans ta création, c’est l’homme. Tu l’as créé à ton image, afin qu’après le temps de sa vie terrestre, il jouisse d’un bonheur éternel auprès de toi.

Pour que notre pays soit le milieu de vie où nous obtenions cet unique nécessaire qu’est la vie éternelle, nous t’adressons cette prière : Accorde à notre pays, le Burkina Faso, les institutions qui lui garantissent le bien-être, la liberté et la paix : accorde-lui avant tout des autorités religieuses et civiles qui se laissent guider par l’Esprit Saint, afin qu’elles exercent leurs charges selon la justice et dans le seul souci du bien de tous.

Nous te le demandons par ton Fils, Jésus le Christ Notre Seigneur.

Très Sainte Vierge Marie, priez pour nous. 

Notre Dame de Yagma, protégez notre pays.

Pouytenga, septembre 2014

Chères sœurs, chers amis,


Plusieurs jours, semaines et mois, se sont écoulés, rythmés par la densité de notre mission à Pouytenga. De l’école au CREN nous avons pu tenir les deux bouts comme communauté en mission. Le début de cette nouvelle année apostolique nous donne l’occasion de vous partager les différentes activités de ces trois derniers mois. 


Grâce au planning fait ensemble, nous avons pu organiser ce temps de vacances consacrés aux sessions, retraite, sans oublier le repos et l’accueil des sœurs et amis venus nous rendre visite. A ce sujet, le passage de nos sœurs Adeline Attassoko du Bénin, Marie Rose Diouf et Marie Thérèse Daba Diouf du Sénégal, Madame Lucienne Mandekouzou de Paris a été un cadeau, plein de surprises et de joie. Leur présence fut une immense richesse. Merci à tous ceux et celles qui ont pensé à nous par un simple geste ou une carte souvenir.  Ces  rencontres nous ont affermies dans notre mission. 

 

Sœur Marie Thérèse nous partage son initiative après une année d’intense activité au CREN. 

La seconde formation était convoquée à la mairie pour parler de la maladie à virus EBOLA. Comment se protéger ? Que fait le gouvernement du pays quand on voit que le Burkina est entouré de cinq pays limitrophes qui à leur tour sont exposés. La situation de Pouytenga, grand carrefour et lieu de commerce où les gens viennent de partout est un peu inquiétante. Le Médecin Chef du District (MCD) nous a fait savoir qu’il faut un budget de 16 milliards pour faire face à cette épidémie d’EBOLA et qu’on en était seulement à un milliard. C’est vous dire l’état de précarité du Burkina pour faire face à une éventuelle contamination. Pour le moment, l’heure est à la sensibilisation aux mesures d’hygiène à prendre dans la vie quotidienne.

   

Quant à Sœur Sophie, l’année scolaire au primaire compte presque dix mois. Elle s’étale de septembre à juillet. Ce n’est qu’en début août qu’elle a commencé sa retraite et son repos. Mais elle a d’abord suivi des cours préparatoires au CAP ensuite passé l’examen écrit. Elle attend les résultats lui permettant de se préparer à l’oral pour cette année. Elle nous partage aussi son expérience. J’ai d’abord commencé par un temps de retraite accompagnée à Bobo Dioulasso, chez les carmes. J’ai profité ensuite pour rendre visite aux sœurs de la Présentation de Marie à Banfora qui m’ont bien accueillie. De retour à Bobo plus précisément au foyer Clair Logis, j’ai été invitée par les frères de St Vincent de Paul à prendre part aux différents camps organisés en cette période. J’ai profité pour faire de la pastorale vocationnelle dans trois paroisses. Quelques jeunes semblent s’intéresser à notre charisme. Nous avons échangé les contacts. Le remplaçant du frère affecté à Bouaké devrait faire le lien entre elles et moi pendant l’année vu la grande distance qui nous sépare. 


Revenue à Pouytenga depuis le 4 septembre, j’ai d’abord assuré la permanence à l’école jusqu’au 15 où a eu lieu la rentrée administrative. Le petit monde estimé autour de 400 (quatre cents) réparti en six classes est attendu pour lundi prochain, 22 septembre. Ainsi commencera le train-train quotidien qui demandera beaucoup de patience et de mobilité pour faire face à la réalité.


Toute l’année, j’ai participé à l’élaboration du projet de livre de catéchèse demandé par la conférence épiscopale Burkina Niger pour les écoles. Comme membre de la commission diocésaine, j’ai pu donner ma participation. Par décision du conseil diocésain de l’enseignement catholique de Koupéla, la tenue du complexe Notre Dame (la chemise) a connu un changement. Chaque niveau a sa couleur. La maternelle ou le préscolaire sera rose, le primaire en orange et le secondaire en beige. Le Logo qui nous a valu les menaces il y a deux ans, sera juste cousu au niveau de la poitrine. Aux assemblées de fin d’année, les parents ont exprimé leur satisfaction à ce changement. Espérons que tout continuera ainsi.


Pour Anne Béatrice, la clôture de l’année au lycée a été marquée par une sortie pédagogique de 3 jours à Banfora. Accompagnés de Marie Thérèse et quelques encadreurs, nous avons permis aux élèves d’apprécier les richesses socio culturelles et économiques de leur pays. 



Ensuite se sont succédé les différentes sessions auxquelles elle a pris part. C’est fut d’abord l’Atelier de travail organisé par le SCEAM à Cotonou pour la préparation au prochain Synode sur la famille ; ensuite la session sous régionale de Justice Paix Intégrité de la Création tenue à Ouagadougou du 6 au 20 juillet 2014. Cette dernière est une initiative de l’Union des Supérieurs Majeurs (USG/UISG) résidant à Rome. Les participants au nombre de 25 étaient des religieux et religieuses venant, du Burkina Faso - Niger, Togo, Benin, Mali, Ghana et Côte d’Ivoire. 

Puis, c’est au Maroc (Rabat) qu’elle est allée donner un cours de philosophie à l’Institut Al Mowafaqa en juillet dernier avant de participer au conseil scientifique du même Institut en septembre, suivi du colloque et de l’inauguration. C’est une belle initiative voulue et mise en place par les Eglises protestante et catholique du Maroc. L’une des particularités de cet Institut est sa communauté estudiantine, venant d’horizon socio culturel et religieux divers et le type d’enseignement qui y est dispensé. Le fait de faire cohabiter cette diversité,  permet de créer un espace, où chacun (e) se sent en accord avec soi-même et l’autre. 

  

Cette année encore, les jécistes se sont réunis en Conseil national à Koudougou. La particularité de cette rencontre est qu’elle a été précédée d’un temps de formation humaine, spirituelle et technique. Les jeunes ont appris à fabriquer des chaussures, du savon et des chapelets. Les différents intervenants qui se sont succédé ont abordé le thème de la responsabilité en interpellant fortement les jeunes sur leur avenir qu’ils doivent bâtir dès aujourd’hui par leur sérieux et le respect du bien commun. A cette occasion, le bureau national a été renouvelé en attendant la reprise au niveau de la base. 


Nous voudrions avec vous rendre grâce au Seigneur pour ce temps qui nous a permis de vivre des expériences significatives et enrichissantes au cœur de notre mission. Nous remercions aussi le Seigneur pour les bonnes pluies qui ont arrosé notre terre nous donnant une espérance pour les prochaines récoltes. Nous vous invitons à contempler avec nous, ce vert absolu,  la couleur la plus calme qui soit. Elle n'est le siège d'aucun mouvement. Elle ne s'accompagne ni de joie, ni de tristesse, ni de passion. Cette immobilité est une qualité précieuse et son action est bienfaisante sur les hommes et sur les âmes qui aspirent au repos. 


Vos sœurs Marie Thérèse, Sophie et Anne Béatrice


CAMP JEUNES 2014

Ma vocation à la lumière de la parole de Dieu et des écrits d'Emilie

« Venez derrière moi, je vous ferai pêcheurs d’hommes ». Suivre, accompagner le Christ, Demeurer avec Lui, exige de « sortir ». Dieu est sorti de lui-même pour venir au milieu de nous. La foi est une rencontre avec Jésus, comme Jésus, nous devons rencontrer les autres…. (Pape François). 

 

Deux d’entre nous ont eu le BEPC cette année, nous les félicitons et les encourageons pour la suite. Deux passent en classe de première. Les autres sont entre la  5ème et la 4ème. Mis à part deux nouvelles, toutes, nous avons déjà fait le camp de l’an dernier et gardons un bon souvenir de sœur Marie Rose Dione.

Ce camp nous a permis d’approfondir notre vocation à partie de la Parole de Dieu. Avec sœur Anne Béatrice, nous nous sommes mises à l’écoute de quelques figures bibliques le mardi 24. Ce jour est une grande solennité dans l’Eglise. Nous l’avons célébrée dans la ferveur avec la communauté Paroissiale de Pouytenga et souhaitons bonne fête à tous les Jean Baptiste.

Nous avons suivi avec beaucoup d’intérêt la vocation d’Abraham, de Moïse, de Joseph, de Samuel et de Jérémie. En découvrant comment Dieu intervient dans leur vie, leur réponse à cet appel, en quoi leurs attitudes, leurs paroles et leurs gestes nous interpellent dans notre cheminement aujourd’hui.


Avec la même dynamique que la veille, la journée du 25 est consacrée à l’approfondissement de la vocation dans le NT à travers l’appel des premiers disciples et le Jeune homme riche (Mt 4, 18-22 ; Mc 10, 17-22 et Jn 1, 35-42). En trois groupes, nous nous sommes mises à l’écoute de Jésus qui continue à appeler encore aujourd’hui. Quelques orientations pour notre partage : Après avoir lu le texte plusieurs fois, imaginer la scène relatée, nous mettre à la place de l’un ou l’autre personnage et dire ce qui nous a plu dans le texte et ce qui nous attire vers Jésus. Spontanément, un groupe a partagé cette  prière : « Seigneur Jésus, appelle-nous comme tu as appelé André et Jean. Invite-nous à demeurer près de toi. Appelle-nous comme Simon que nous soyons totalement bouleversées par toi. »


La dernière étape de notre cheminement nous renvoie à notre propre vocation.  A la lumière de la Parole de Dieu méditée et partagée (AT et NT), quel appel me rejoint le plus. Certaines se sont laissées interpellées par la vocation d’Abraham, de Samuel, de Moïse, de Jérémie, celle des premiers disciples et du jeune homme riche. Nous avons terminé en rédigeant chacun le récit de sa vocation, ensuite nous avons partagé sous forme de prière d’action de grâce au Seigneur pour les merveilles qu’il réalise dans nos vies.


La dernière grande figure qui est venue illuminer notre cheminement a été Emilie de Villeneuve. Lorsqu’elle annonce à son père son désir de consacrer sa vie au Seigneur, elle nous révèle le fondement de sa vocation : « père, c’est pour Dieu que je vous quitte, je vais aller servir les pauvres ». Comme Abraham, Moïse, Samuel, comme les premiers disciples, comme André et Jean et les autres, Emilie, a du se mettre à l’écoute de Jésus, demeurer à ses pieds dans la prière, aller vers les plus démunis, les préférés de Dieu. C’est le grand récit de sa vocation que nous résumons dans ces quelques mots.
Le camp a été aussi un moment d’apprentissage à travers quelques activités très intéressantes sous la houlette de sœur Marie Thérèse : fabrication de chapelet et confection de croix avec des brindilles d’allumettes. Ce qui demande beaucoup de concentration. Chaque soir à la descente de l’école, sœur Sophie nous rejoignait pour la prière. Ainsi, entre toutes, nous avons accompagné nos jeunes qui s’approchent de nous pour mieux nous connaître et répondre à l’appel du Seigneur dans notre Famille Bleue.
                                                                             Marie et Emilienne  (secrétaires)



Soeur Anne Béatrice Faye qui a remplacé Soeur Marie Rose Dione nommée provinciale du Sénégal s'investit beaucoup avec Sr Sophie Gueye dans la mission éducative tandis que Sr Marie Thérèse Diouf s'occupe beaucoup de la Protection de la Mère et de l'Enfant . Leur lettre de Noël, ci-dessous  les situe dans leur Mission.

 

«...Et le Verbe s’est fait chair, Il a habité parmi nous...» (Jn 1,)

 

Après les belles célébrations de l’Immaculée, ce temps d’attente de la venue de Jésus, Prince de la Paix, nous offre l’occasion de partager avec vous quelques moments forts  de notre vie de communauté et de mission à Pouytenga. Veuillez nous excuser pour ce long silence dû à l’irrégularité de la connexion. Après plusieurs démarches, nous avons enfin accès à ADSL et cela facilite bien la communication même si le débit est encore lent. Accompagné d’un n° de téléphone, nous vous le communiquons : (00 226) 40 70 67 48. C’est très pratique s’il n’y a pas de réseau. Essayez, vous verrez.

 

Depuis le mois d’octobre, plusieurs événements ont marqué notre présence au CREN (Centre de Récupération Nutritionnelle) avec Marie Thérèse ainsi que dans les deux établissements primaire et secondaire avec Sophie et Anne Béatrice. Ensemble, nous nous réorganisons tout doucement en tenant compte de la diversité de notre mission mais aussi des nombreuses activités tant au niveau paroissial que diocésain.

 

Autour de notre projet communautaire, nous sommes constamment interpellées par notre engagement au service des simples et des petits. Nous sentons que Dieu est à l’œuvre dans notre quotidien. Nous prenons le temps nécessaire pour prier, écouter, accueillir, mais aussi pour apprendre à partir du courage des femmes. Elles ont toujours la garde du foyer. Elles sont présentes au mystère de la vie qui commence. Elles nous aident surtout à marcher avec le courage que donne la confiance.

 C’est cette belle expérience du CREN que nous partageons avec Marie Thérèse
                                               
Le CREN Notre-Dame de la Consolation de Pouytenga, ou PMI comme on l’aurait appelé au Sénégal, par ma voix, vient à travers ces quelques lignes vous dire toute sa reconnaissance pour votre soutien à son égard. Nous travaillons trois jours dans la semaine : le mardi, le mercredi et le vendredi. Les autres jours sont réservés aux animations et au suivi des enfants malades malnutris dans les cinq villages que nous avons ciblés, la formation sur différents thèmes et à travers des causeries. Le CREN commence à 8h et reçoit sans exception, tous les enfants âgés de 0 à 59 mois : les malnutris, les orphelins, les enfants abandonnés ou de mères souffrant d’un déficit mental, les enfants de mère séropositive, les enfants dont les mamans sont élèves dans les lycées ou collèges ou dont les mamans n’ont pas assez de lait pour allaiter.  Nous faisons la pesée  par la prise de poids, de la taille et du PB (Périmètre Brachial). Après le résultat des données, l’enfant est classé soit parmi les MAS (Malnutrition aigüe Sévère) ou les MAM (Malnutrition Aigüe Modérée). Une consultation est faite à tous les enfants après la prise des constantes puis une ordonnance lui est délivrée si c’est nécessaire. Ainsi, nous travaillons en étroite collaboration avec l’hôpital de Pouytenga pour une meilleure prise en charge de l’enfant.


Au CREN, nous fabriquons trois sortes de bouillie enrichie : à base de mil, de riz et de maïs mélangée avec du sel iodé, du sucre, d’arachides, du lait, du pain de singe, du soja ou des lentilles. Cette farine est distribuée aux enfants malnutris moyennant une petite contribution des mamans. Nous leur apprenons à faire de la bouillie chez elles par des démonstrations sur place ou dans les villages.

 

Le 21 décembre 2013 nous organisons pour la première fois un Noël pour les enfants au CREN. Une grande première à Pouytenga. Grâce à la générosité de nos bienfaiteurs, les enfants auront la joie d’être visités par le Prince de la paix, car toute bonne action est signe de la présence et de l’amour de Jésus. Je devine déjà la grande joie et le bonheur des parents qui bénéficieront de ces modestes dons. Et combien d’enfants malades qui n’auront pas cette chance ? Combien parmi eux qui mourront, non pas seulement de maladies mais aussi de faim ?

 

Cette année, nous avons eu la formation sur les AGR (Activités Génératrices de Revenus) à Ouagadougou pour voir comment aider les parents surtout les mères à s’auto-suffire. Une somme sera remise à quelques femmes. Ce qui leur permettra de faire des activités qui pourraient améliorer la condition de vie de leur foyer. Il y a encore beaucoup à faire pour soulager, guérir, sauver des vies innocentes et faire entendre leurs voix qui crient sans échos.

 

A partir de janvier 2014, Marie Thérèse assurera tous les lundis, une permanence au Lycée Notre Dame. C’est un espace d’écoute, de dialogue et de conseil offert aux jeunes. Des causeries sont aussi organisées sur l’hygiène préventive en attendant l’organisation de la visite médicale.

 

 Tout juste à côté du CREN, nous avons l’école primaire Notre Dame, où Sophie se donne généreusement à la mission avec une équipe de huit enseignants.

 

Cette année encore, le nombre de départ surprenants des enseignants du privé vers le public a réduit notre équipe à six ce qui rend la tâche plus dure et plus exigeante avec un effectif de presque 400 élèves répartis en six classes.

 

Depuis l’an dernier, je fais partie de la commission diocésaine pour l’élaboration d’un document pour l’enseignement de l’instruction religieuse dans nos écoles car jusque là, rien ne se fait étant donné que l’école catholique est obligée de suivre à la règle le programme officiel depuis la signature de la convention avec l’Etat qui paie les enseignants du primaire. Cette année, la Direction diocésaine m’a demandée de faire partie de la commission nationale pour coordonner les travaux qui se font dans les diocèses en vue de l’élaboration d’un document national pour l’enseignement religieux. La dite commission est composée d’une sœur de l’Annonciation, d’un frère de la Sainte famille et de moi-même. Chaque mois, nous avons une rencontre à Ouagadougou pour recueillir les échos venant des diocèses. C’est un travail qui demande beaucoup de patience et de mobilité… Nous avons tenu notre premier Conseil Diocésain de l’Enseignement Catholique. Une instance qui aide à penser l’enseignement au niveau du diocèse. Cela fait beaucoup de rencontre. Vous comprenez !!!

 

J’assure aussi l’accompagnement de la communauté des fonctionnaires de la paroisse qui, depuis le renouvellement du bureau, se montre très dynamique et déterminée. Tous les premiers dimanches du mois, ils viennent prier dans notre chapelle ou partager autour du thème retenu par le diocèse : « Malheur à moi si je n’annonce pas l’évangile ».

 

Quant au lycée Notre Dame, c’est passionnant tout ce qui s’y fait au quotidien avec nos jeunes.

 

En effet, depuis le mois de septembre 2013, il a commencé sa 3ème année avec ses 202 élèves répartis en 3 classes (6ème 5ème et 4ème). Ensemble, parents, professeurs et élèves, nous voulons promouvoir la PAIX et la JUSTICE dans un dialogue permanent tenant compte de la diversité socio culturelle et RELIGIEUSE. Etant dans un milieu sensible, chrétiens et musulmans, nous voulons vivre dans la LIBERTE et le RESPECT mutuel. Ce sont les piliers de notre éducation pour que ces jeunes grandissent en humanité, soutenus par leur FOI. Nous avons choisi pour vous deux signes de solidarité  vécus à travers l’eau et le vélo. 

 

Notre Lycée se trouve au cœur d’un quartier populaire à proximité du grand marché de bétails. Nous voyons défiler à tout moment, des femmes et des enfants, des vendeurs ambulants, des motos, des vélos, des ânes, des bœufs, des chèvres… Hormis les 3 salles de classe, la pompe est le seul élément que l’on trouve au milieu de la cour. C’est le lieu de rencontre des femmes qui sont en quête d’eau. Le matin, très tôt, à midi ou le soir, elles viennent pour puiser de l’eau, bidons ou bassines à la main. Les robinets du quartier sont souvent sans eau. Le défi de l’assainissement et de l’accès à l’eau potable est réel dans notre quartier. Le non accès à l’eau est une opportunité pour nous de vivre la solidarité avec nos voisins. Pendant la récréation, nous aidons parfois les mamans à remplir leurs bassines en faisant actionner la pompe car cela demande de la force et nous en avons...

 

Le vélo aussi est un instrument de solidarité entre nous. En effet, certains élèves habitent loin (10 à 15 kms) et n’en possèdent pas. Ils sont alors « remorqués » par les copains. Il faut alors pédaler doublement souvent avec l’estomac vide. Ou alors comme Amina, qui prête son vélo à son amie pour qu’elle aille manger, pendant ce temps, elle reste à l’école. Au Lycée Notre Dame, nous vivons la Solidarité en nous entraidant. Nous formons des groupes de travail surtout durant la période des devoirs et des compositions.

 

L’informatique au Lycée Notre Dame


Nous ne voulons pas rester en marge de notre monde. En introduisant ce volet cette année au Lycée, nous visons cinq objectifs.

 

- Permettre aux jeunes de se familiariser avec l’informatique et l’internet
- Mettre les Nouvelles Technologie de l’Information et de la Communication (l’informatique et l’internet) à la disposition des jeunes dans un but pédagogique.
- Susciter chez les jeunes le goût de la recherche de l’information du savoir et du savoir-faire.
- Permettre aux jeunes d’établir des liens enrichissants avec d’autres jeunes, associations socioculturelles dans le pays et ailleurs.
- Contribuer à faire instaurer une culture saine de l’informatique et de l’internet.

 

C’est devenu une habitude, le mois de décembre est marqué par des événements qui occasionnent des perturbations et des grèves répétées dans les établissements. De temps en temps, nous avons la visite des jeunes d’autres lycées pour faire sortir les élèves et personne n’y peut rien…. 

 

Nouveaux horizons et ouverture au niveau de la Vie Consacrée au Burkina


Nous essayons de participer aux activités proposées par la Vie consacrée au Burkina Faso/Niger. C’est ainsi que  du 25 au 27 octobre plus de 60 Supérieurs (es) Majeurs (es) et délégués (es) ont pris part à l’Assemblée Générale Ordinaire qui s’est tenue à Ouagadougo. Notre présence a été l’occasion de s’inscrire comme membre de cette Union et de pouvoir bénéficier des informations et formations proposées durant l’année. C’est ainsi que Marie Thérèse a participé le 1er décembre, aux festivités des 10 ans de l’Association Inter Instituts Ensemble et Avec (AsIEnA). C’est une belle initiative des congrégations qui encourage la solidarité et l’auto-prise en charge des plus démunis en favorisant la création de Mutuelles de Solidarité (MuSo). Ces groupes de micro-entrepreneurs favorisent non seulement l’épargne et le crédit, mais aussi le partage d’expériences et les formations économiques et sociales. Une manière pour nous de découvrir le souci de la Vie Consacrée à être aux côtés des plus démunis en mettant en réseau la solidarité.


Rencontre des Vocandis (Aspirantes)


La Pastorale Vocationnelle est très bien organisée tant au niveau des Communautés Chrétiennes de Base (CCB) qu’au niveau de la paroisse. Nous avons régulièrement des visites de filles qui veulent suivre Jésus et connaître davantage le Charisme d’Emilie. Ces aspirantes sont environ une trentaine venant de différents lieux. Nous comptons les réunir durant les congés de Noël pour une mini récollection. Nous les confions à vos ferventes prières afin qu’elles puissent un jour réaliser leur rêve : servir le Seigneur dans notre famille Bleue.

 

Visites et échanges dans la fraternité


Le soir du 8 décembre, parmi les nombreuses visites, nous avons reçu Mgr François Rouhamba, évêque de Koupéla, venu nous souhaiter la Bonne Fête de l’Immaculée. Régulièrement, nous nous retrouvons avec les 2 communautés SIC et l’équipe pastorale pour un temps de prière et d’échange autour de notre mission. Prochainement, nous approfondirons la nouvelle Exhortation du Pape François, Evangelii Gaudium. C’est l’occasion pour chacun de la lire et la méditer. Nous avons pu obtenir d’avoir la messe en communauté une fois par mois. Ce qui nous permettra de célébrer ensemble l’Eucharistie, moment important de notre vie quotidienne. Le 24 décembre, notre communauté est chargée d’accueillir les agents pastoraux de la paroisse et de préparer le petit réveillon avec nos maigres moyens. Ensemble,  Nous voulons vivre un Noël lucide qui ne ferme pas les yeux sur la pauvreté désespérante de tant d’hommes et de femmes, ni l’inquiétude des jeunes face à leur avenir. Dans la joie de la Naissance de Jésus, Prince de la Paix, nous vous souhaitons :

 

UN NOËL D’ESPÉRANCE ET DE JOIE

 

Que tous nos échanges de vœux permettent à notre monde de rayonner un peu plus de ce Royaume de justice, de paix et de joie que l’Enfant de la crèche est venu inaugurer parmi nous.

 

A l’aube de cette nouvelle Année, nous vous disons :

 

BONNE ET HEUREUSE ANNÉE 2014

 

Anne Béatrice,  Marie Thérèse et Sophie
 

Une foule immense sur la colline de Yagma

"En famille avec Marie, à la suite du Christ, lumière du monde, célébrons et transmettons notre foi".

 

C’est avec ce thème que les fidèles catholiques du Burkina Faso ont vécu ce dimanche 2 mars 2014, le pèlerinage national tenant lieu d’action de Grâce au Seigneur pour la création comme cardinal, de Mgr Philippe Ouédraogo. Deuxième cardinal de l’Eglise du Burkina Faso après le feu cardinal Paul Zoungrana, décédé le 4 juin 2000, l’événement est vécu dans la joie, la ferveur et la simplicité.

 

Toute l’Eglise-Famille du Burkina Faso était en communion autour du nouveau Cardinal et des évêques venus de partout du Burkina, Niger, Togo et Mali. Marie Odette et Anne Béatrice se sont jointes à la prière de cette grande foule, priant pour la paix au Burkina Faso et en Afrique. Toutes les interventions ont fortement souligné les qualités d’homme exemplaire du nouveau cardinal et l’image qu’il incarne : Un bon père pour tous.

 

Au cours de son homélie, ce dernier nous a rappelé que « le cardinalat n’est rien d’autre qu’un service», nous invitant à servir uniquement Dieu et à ne pas se laisser guider par les biens matériels, éphémères. Outre la sobriété des lieux et l’enthousiasme de la foule, les offrandes ont été présentées à l’autel par des personnes handicapées et démunies. Un geste rejoint fortement le message de carême du Pape François qui lance cette invitation à tous les chrétiens. « À l’exemple de notre Maître, nous les chrétiens, nous sommes appelés à regarder la misère de nos frères, à la toucher, à la prendre sur nous et à œuvrer concrètement pour la soulager. » Que nous puissions vivre ce message tout au long de ce carême. C’est notre souhait pour chacun (e) au début de ce temps fort.

 

Vos sœurs de la communauté de Pouytenga. Marie Thérèse, Sophie, Marie Odette et Anne Béatrice