Du Bénin au Burkina Faso


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2 février : VIE CONSACRÉE PARAKOU

Journée de la Vie Consacrée au Bénin


Le 2 Février, journée de la Vie Consacrée a été marquée dans tous les diocèses du Bénin.


Dans le diocèse de Parakou tous les religieux, religieuses, novices et postulants (es)  du diocèse se sont regroupés à la Paroisse Marie Auxiliatrice chez les salésiens de Don Bosco pour célébrer cette journée. Celle-ci a débuté à 8h30 avec une messe célébrée par le curé de la Paroisse, Père Dieudonné DEMBELE et concélébrée par plusieurs prêtres religieux du diocèse. Dans son homélie, le Père nous a rappeler l’essentiel de notre consécration qui est de révéler au monde entier le Christ Lumière du monde par l’annonce de la Bonne Nouvelle et notre témoignage de vie.


 Après la belle célébration, nous sommes allés vers le centre Don Bosco où il y a eut l’Assemblée Générale au cours de laquelle nous avons remplacé par élection le Président et le secrétaire de l’union qui ont été affectés au cours de l’année. L’élection a été suivie d’une agape fraternelle et des informations qui ont clôturé la journée à Parakou.


A Cotonou cette journée a été reportée au 05 Février et a eu lieu à la paroisse Saint Antoine de Padoue de Zogbo chez les salésiens de Don Bosco. Après la messe célébrée à 19 heures par le Père Edouard ADE et un Père Salésien qui était de passage, il y a eu juste un rafraîchissement.


Chaque diocèse a célébré cette journée à sa manière. Que le Christ lui-même qui nous a appelés accorde à chacun par l’intercession de Notre Dame des Vocations les grâces dont il a besoin pour mener à bien sa mission. Que les différentes célébrations de ce jour soit des sources de vocation pour la gloire de Dieu et le Salut des âmes !

Les Soeurs du Bénin visitent la nouvelle fondation de POUYTENGA

De Parakou à Pouytenga

Soeur Anne Françoise
Soeur Anne Françoise

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Durant quelques mois on en rêvait, on en parlait, on le programmait, on prenait des contacts et voilà que tout est devenu réalité en ce mardi 27 décembre.

Pouytenga, un nom plein de sens. En effet Pouytenga signifie partage. Que sommes nous aller faire au Burkina Faso, plus précisément à Pouytenga, nous communauté Emilie de Villeneuve de Parakou ? Nous sommes allées à la rencontre de nos sœurs pour vivre la fraternité, partager leur vécu, connaître là où elles habitent, là où elles se dévouent auprès du peuple burkinabé…

Le 27 décembre donc, grâce à la générosité d’un parent d’élève qui nous a prêté une voiture tout terrain, conduites par un chauffeur chevronné, nous quittons Parakou à 7 h 15 pour le Burkina. Nous laissons avec regret sœurs Jacqueline Marie, Adeline et les deux postulantes à la communauté.

Durant le trajet s’alternent prières, causettes, sommeil, et quelques haltes pour pique niquer ou nous soulager. Après avoir passé la frontière avec le Bénin, nous jubilons déjà, croyant arriver bientôt à Pouytenga, or nous n’avions même pas encore effectué la moitié du parcours. Nous traversons le parc de réserve naturelle sur une longue distance avec la hantise de nous trouver nez à nez avec un lion, une panthère, un tigre… que sais-je ? Rien de tout cela, mais une bande de singes qui s’enfuient devant nous et une famille d’éléphants se délectant d’écorces de baobab que nous contemplons à distance pendant que Clémentine Cécile les filme.

 

 

Jusqu’à Pouytenga, nous admirons les vastes bassins de rétention d’eau qui ressemblent à de véritables lacs. Ils font le bonheur des animaux, surtout des nombreux troupeaux de vaches, moutons et chèvres qui s’y abreuvent.

Trouvant le trajet très long et de peur de nous tromper , nous nous arrêtons de temps à autre pour demander si nous sommes sur la bonne route et si Pouytenga est encore loin. Quand nous voyons enfin la plaque signalétique portant le nom de Pouytenga, nous poussons des cris de joie et des ouf de soulagement : nous sommes arrivées ! Mais une autre difficulté demeure :où habitent nos sœurs ? Nous pensons régler le problème en cherchant une cabine téléphone pour les appeler, mais impossible d’en trouver et de s’entendre avec les personnes à qui nous nous adressons car elles s’expriment toutes en Moré, la langue locale. Notre chauffeur est si étonné, qu’il nous demande si les burkinabés n’ont pas été colonisés par les Français comme nous.

 Nous continuons donc notre aventure et apercevant une église, nous nous dirigeons vers elle, nous disant que nous trouverons sûrement là un prêtre ou une communauté religieuse qui pourrait nous renseigner. Mais, comble de bonheur, nous nous trouvons face au portail grand ouvert de la maison et apercevons nos sœurs qui guettaient notre arrivée d’un moment à l’autre ! Il est 16 h 30 au Burkina, 17 h 30 au Bénin. Devinez la joie qui nous anime de part et d’autre !

Maison des sœurs

 

Après un rafraîchissement, un bain et un repos bien mérités, nous faisons un tour dans le quartier et le marché. Le milieu est très simple et les gens sympathiques. Tous nous saluent en Moré et nous admirons nos sœurs missionnaires qui répondent déjà avec beaucoup d’aisance, tandis que nous, nous nous contentons de serrer la main en souriant et en inclinant la tête. Comment ne pas penser à nos premières vaillantes missionnaires arrivant au Sénégal en 1848 ! Qu’elles intercèdent pour celles qu’elles ont engendrées dans la foi et qui essaient de marcher dans leur sillage !

 

Marie Rose, Sophie , Marie Thérèse
Marie Rose, Sophie , Marie Thérèse

La communauté de Pouytenga

 Le 28, accompagnées du vicaire général, curé de nos sœurs, nous nous rendons dans un village de Koupéla, invitées par l’Abbé François Xavier DAMIBA, prédicateur d’une retraite mémorable aux sœurs du Sénégal en 2006. Il fêtait ses 60 ans d’âge. La messe marquant cet événement a rassemblé les villageois dont beaucoup de jeunes et d’enfants. Nous avons été invitées à nous présenter à la foule. Espérons que notre passage dans ce milieu si simple suscite des vocations missionnaires !

Cl.Cécile, A.Françoise, Appoline  Emérent.
Cl.Cécile, A.Françoise, Appoline Emérent.

Dans l’église

Après la messe, tout le monde se rend à la concession familiale de l’abbé pour partager le repas. Nous sommes impressionnées par les nombreux bidons remplis de «dolo», boisson locale, à base de mil, que tous consomment abondamment. Les enfants jouent en montant et en descendant sur deux dalles qui recouvrent les tombes des ancêtres de la concession enterrés à l’entrée de celle-ci, sous les arbres où les invités sont reçus. Oui, pour paraphraser le poète sénégalais, Birago DIOP, « les morts ne sont pas morts, ils veillent sur la concession, ils jouent avec les enfants, ils participent à la fête avec nous…. ». Comme dans toute fête africaine, le tam-tam a résonné pour inviter à la danse. Des sœurs, danseuses en herbe, n’ont pu résister à son rythme frénétique.

 L’après-midi de ce jour nous visitons la cathédrale de Koupéla, le prêtre, directeur diocésain de l’enseignement privé catholique, les lieux de mission où nos sœurs se dévouent : le centre nutritionnel, l’école primaire et l’école secondaire sans compter d’autres activités paroissiales. L’éducation et la formation est une grande priorité dans ce pays qui a été marqué par un temps d’instabilité politique.

Le 29, nous nous rendons à Ouagadougou, la capitale, distante de plus de 150 kms de Pouytenga. Après un tour de ville, nous visitons la cathédrale où nous prions, entre autres, devant la tombe d’un missionnaire d’Afrique, d’origine française et pionnier de l’évangélisation du Burkina. Comme de bonnes africaines dignes de ce nom, notre visite de Ouagadougou se termine par le grand marché pour faire des emplettes. Sur le chemin du retour, nous faisons une provision de pastèques que nous dégusterons au Bénin.

Le 30, à 7 h 30, fortifiées par l’Eucharistie, nous quittons avec beaucoup de regret nos sœurs Marie Rose, Marie Thérèse et Sophie. Cependant, nous sommes réconfortées car nous les avons vues heureuses dans leur consécration, enthousiastes dans la mission, insérées et dévouées là où la voix des pauvres les appelle, accueillies et intégrées par ce peuple burkinabé si simple, pleines d’idées et de projets pour la mission. Que la Bienheureuse Emilie de Villeneuve et nos vaillantes devancières missionnaires, intercèdent pour elles et les accompagnent jour après jour !

Si le voyage à l’aller s’est bien passé, le retour a été un peu agité. Pendant que nous méditions dans nos cœurs tout ce que nous avons vu, entendu, vécu avec nos sœurs, en pleine brousse, panne sèche ! Notre chauffeur, malgré nos recommandations, trompé par l’aiguille du compteur d’essence, avait décrété que nous achèterions l’essence une fois franchi la frontière ! Il voulait sûrement nous faire faire une petite économie : 600 F le litre d’essence au Bénin contre 610 F au Burkina !

 Qand la voiture s’est immobilisée net, avant que nous n’ayons le temps de réaliser, il a sauté dans un des rares véhicules qui passent pour aller chercher de l’essence dans la localité la plus proche. Nous voilà abandonnées à notre sort, imaginant   déjà une bête sauvage ou des bandits de grand chemin nous attaquer. C’est dans cet état que nous avons arrêté un militaire qui roulait en moto, fusil à l’épaule et l’avons supplié de rester avec nous jusqu’au retour du chauffeur. Mais, bien qu’il désire nous satisfaire, les contraintes du service ne lui permettaient pas. Pour nous tranquilliser, il affirme que nous avons dépassé la zone rouge, c’est-à-dire là où opèrent les coupeurs de route. Ces paroles ont augmenté davantage notre angoisse car nous ignorions l’existence de cette zone rouge ! Que faire alors ? Il arrête une voiture bâchée occupée par trois gaillards et remplie de porcs pour agrémenter la fête du 1er janvier au Bénin. La solution est de nous remorquer jusqu’au village le plus proche où nous serions en sécurité en attendant notre chauffeur ; ce qui fut fait. Au bout de quelques minutes de trajet cahin-caha, nous voyons un gros camion arrivé avec notre chauffeur et son bidon d’essence : nous sommes sauvées ! Nous remercions nos sauveurs et bienfaiteurs et les assurons de nos prières !

 Le voyage se poursuit sans incident et nous arrivons dans notre communauté à 18 h, heure locale, accueillies par les sourires de nos sœurs et des postulantes qui n’étaient pas du voyage !

Un grand merci à vous, soeurs Marie Rose, Marie Thérèse et Sophie pour votre accueil très chaleureux, votre délicatesse ! Que Dieu vous le rende au centuple et que Marie Immaculée et la Bienheureuse Emilie vous accompagnent toujours ! Nous vous portons dans notre prière quotidienne !

                                                Sœurs Anne Françoise, Clémentine Cécile, Apolline et Emerentienne

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