Recontre des Jeunes Soeurs d'Afrique SIPT)


[Retour]

SIPT au Gabon - jour par jour

Journée du 12 juillet 2012

Le Père Anatole BALOU nous a célébré l’Eucharistie ce matin. Il est le curé de la Paroisse Notre Dame du Rosaire de MEKAMBO, et il en a profité, pour nous encourager à accepter les missions lointaines. Il a Insisté sur la nécessité de n’emporter que l’essentiel, comme le recommande Jésus aux disciples.

Nous rappelons au passage que MEKAMBO est le lieu où nous irons en insertion à partir du 25 juillet. Deux laïques de la dite province, collaboratrices des sœurs pour la future fondation, nous ont justement visitées ce matin. Grande était notre joie.

Nous avons vécu une journée particulière. Nos animatrices nous ont redéfini le charisme personnel. Nous pouvons retenir que chacune de nous est porteuse d’une parcelle du charisme de Congrégation et que nous devons être ce charisme dans ce que nous sommes et dans ce que nous faisons.

Après cet entretien, nous sommes allées relire dans notre histoire personnelle, nos amitiés entre 13 et 17 ans, en vue rechercher les germes de ce charisme personnel en nous.

Le partage en communauté et en grand groupe nous emmenait à affiner les facettes de cet charisme et ce en quoi il nous renvoie à une caractéristique unique de Jésus Sauveur.

Dans l’après midi, nous avons pris plus de temps pour le travail personnel, avec Emilie de Villeneuve, en approfondissant l’Acte d’Abandon et le texte tiré des prières : Vœu Perpétuel (dit du plus parfait). A la fin de cette méditation nous étions invitées à écrire notre propre Acte d’Abandon.

Nous nous sommes retrouvées dans nos communautés pour un temps de partage suivi de la prière en petites communautés.

Sainte Trinité : Relecture de la journée puis partage au cours duquel chacune a fait ressortir son charisme personnel. Elles se sont consacrées à Dieu en reprenant l’Acte d’Abandon.

Sœur Hyacinthe ANTINI : Adoration pendant laquelle chacune a déposé au pied de l’Autel son charisme personnel écrit sur un papier. Elles ont exprimé une prière d’action de grâce.

Sœur Léontine GODARD : Célébration en faisant ressortir le lien entre notre histoire personnelle, nos symboles et nos charismes personnels. Le partage fut très riche. Nous avons terminé par l’Acte d’Abandon.

Partage du Savoir
Partage du Savoir

13 Juillet 2012

 

Nous avons eu la messe à la cathédrale ce matin, célébrée par Monseigneur Jean Jacques KOMBILA, vicaire épiscopal de l’archidiocèse.

Un fait anodin nous a particulièrement marqué, après la messe, un malade mental nous a escorté jusqu’à l’Immaculée. Nous avions tellement peur qu’on pressait le pas pour marcher plus vite que lui. Grande était notre surprise lorsqu’il a interpelé un autre malade avec la cigarette pour lui dire : « Tu pollues l’air, les sœurs viennent de la messe. ». A l’entrée du collège, il a majestueusement pris congé de nous en disant: « Entrez mes sœurs, au revoir ! », en faisant une grande révérence.

 

Les travaux ont commencé à 9 h, avec le partage de l’intériorisation de la veille, portant sur le charisme personnel d’Emilie à partir de l’Acte d’abandon et du vœu perpétuel.

 

De ce partage nous retenons qu’Emilie n’a que 26 ans et à cet âge, elle a pris conscience que la nature s’oppose à Dieu et qu’elle doit mettre cette nature au service de Dieu. Elle doit soumettre sa nature au projet de Dieu.

La clé de la sainteté devient non pas l’opposition mais la disposition de tout l’être à la volonté de Dieu.

 

Après ce temps de partage, nous avons fait un travail personnel concernant la période de 18 à 28 ans. Il s’agissait de relire les missions confiées et les expériences de communion vécues dans nos communautés respectives, et relever les images de Jésus sauveurs identifiées.

 

Ensuite, dans nos communautés nous avons travaillé sur les éléments essentiels du charisme à partir de 2 textes : un extrait des constitutions de 2004 (envoyées et engagées) et un extrait du projet de congrégation.

 

La synthèse de la remontée est résumée dans le tableau en annexe (Charisme et spiritualité).

 

Dans l’après midi, atelier Partage de Savoir Faire.

Trois ateliers :

-        Fabrication de savon liquide

-        Peinture sur vitre et sur tissus

-        Préparation du pain (cet atelier s’est fait à la maison provinciale). Nous avons dégusté le bon pain dès l’arrivée des ‘’cordons bleus’’.

Voir les photos>

14 juillet 2012

Après la célébration eucharistique à la cathédrale, la journée a débuté par l’évaluation de la semaine sur le thème travaillé. Ce fut un moment fort où chacune de nous a pu exprimer ce qui l’habitait. La découverte du charisme de congrégation en nous dans l’enfance est un fait marquant qui a été relevé par toutes. Nous avons pu nommer la facette de Jésus Sauveur que nous portons comme charisme personnel.

Une mini récollection a suivi ce temps de partage pour nous aider à mieux intérioriser le vécu de la semaine.

A 15 h, une célébration articulée autour de nos 5 sens nous a conduites au partage de nos charismes personnels, comme cadeau fait à nos sœurs. Texte de support Mt 25,37-40.

Dans la soirée, nous avons eu la joie d’assister au Concert organisé par la Chorale Emilie de Villeneuve, qui fêtait ses 3 ans d’existence. En effet, cette chorale est née le jour de la Béatification de Notre Bonne Mère. Ce fut une occasion pour nous, invitées d’honneur pour la circonstance, d’exécuter un chant à Emilie pour mieux faire connaître la congrégation.

Un bon souper nous a réunies dans la cours de l’église pour continuer cette ambiance de fête, avant de prendre congé de ceux qui nous ont invités.

 Le temps de désert, chacune devait le gérer à sa convenance, repas libre entre 12h30 et 14h30.

Nous avons eu une célébration à 15h, préparée par les animatrices de la semaine. Le moment fort de cette célébration était l’échange des ‘’cadeaux’’. Autour de la Parole de Dieu (Mt 25,37-40), nous avons relu le charisme en nous, en priant avec nos 5 sens. Ensuite nous devions partager notre charisme et l’offrir à travers l’échange.

Nos animatrices ont reçu chacune la tenue officielle du SIPT (un sac et un Lacoste avec le logo du SIPT).

Nous nous sommes rendues à la paroisse Sainte Jeanne D’Arc de Likouala où la Chorale Emilie de Villeneuve fêtait son troisième anniversaire.

Nous avons été très touchées par la passion des enfants pour le chant. Ils étaient si heureux de nous avoir parmi eux. Les chants étaient bien exécutés, avec des pas de danse bien rythmés.

Pour présenter la personne d’Emilie de Villeneuve à l’assemblée, les enfants ont donné la parole à la Provinciale. Ils étaient très beaux dans leurs tenues bleu blanc, ce que sœur Marie Sidonie n’a pas manqué de souligner. Pour s’adresser aux jeunes, notre provinciale, à son tour, a donné la parole à une jeune sœur, et Thérèse NTUMBA nous a invitées à monter au chœur, en nommant nos pays d’origine. Après avoir présenté les délégations de sœurs au SIPT et toutes les sœurs de l’Immaculée Conception, nous avons exécuté un chant à Emilie, dans le chœur, quelle émotion !

A la fin du concert, toutes les chorales invitées sont revenues dans le chœur, et ensemble, nous avons chanté l’hymne à la création, en nous tenant par la main. C’était beau !

Nous étions invitées pour le souper, et là encore, grande était notre surprise de voir cette table dressée et pleine de bonnes choses.

Nous rendons grâce à Dieu pour cette belle journée.

16 juillet 2012

Nous entrons dans notre troisième semaine abordant un nouveau module avec sœur Marta PENA, Carmélite de la Charité.

Ce module s’intitule suivre Jésus dans la Vie Consacrée.

La matinée a débuté par l’Eucharistie célébrée par le Père Jean Max, un spiritain. Il nous invitait dans une brève homélie à prendre conscience de la présence du Christ dans notre vie consacrée surtout quand celle-ci est troublée par des difficultés.

A 9h, la sœur Marta est accueillie dans la salle de conférence. Après les présentations, elle a introduit le thème par ces concepts : « Fixer nos yeux sur Jésus pour le suivre avec radicalité ».

Voulant faire une étude approfondie des vœux, il est fort important de connaitre la vie de celui qui donne sens à ces Conseils Evangéliques. C’est pourquoi Sr Marta a d’abord mis l’accent sur l’humanité de Jésus qui est bien décrite dans les Evangiles en l’occurrence en Saint Marc.

Comme idées phares, nous retenons entre autre : Jésus comme personne épanouie, équilibrée, engagée.

Après un développement de ces termes qui identifient le Christ, la Soeur nous a envoyées méditer avec 2 questions que voici :

-        Par rapport à ce que j’ai vu et entendu, où est-ce que je me situe ?

-        Est-ce que je me sens identifiée à Jésus ?

Nous donnons ici quelques réflexions livrées par les différentes communautés de vie : 

Nous ne suivons pas une idée mais nous suivons une personne qui est Jésus.

Ce qui nous rejoint : nous sommes épanouies, nous pouvons nous émouvoir et nous savons nous engager dans la mission en tant que femmes responsables.

Nous nous sentons interpelées  par rapport à la solitude et la gestion de nos émotions.

Un petit débat a conclu cette partie pour laisser à la Soeur le soin de poursuivre l’exposé.

D’autres facettes de la personne de Jésus sont encore mises en évidence :

-        Jésus était ouvert aux autres

-        Il était compréhensif, indulgent et accueillant

-        Il a aidé ses disciples à s’épanouir et à se connaitre

-        Jésus était respectueux des autres

-        Il avait du leadership

La sœur a enfin terminé la matinée en nous laissant réagir par rapport à tout ce qu’elle avait donné.

Dans l’après midi, nous avons médité et partagé le texte de Marc 1, 14-45, intitulé une journée de Jésus ou les 24h/24 de Jésus.

Voila quelques questions qui ont été au centre de notre partage :

  1. Qu’est ce que Jésus fait ?
  2. Qu’est ce qui m’attire de lui ?
  3. Quelles sont mes réactions ?
  4. Quels sont mes sentiments ?
  5. Qu’est ce que tu dirais à Jésus ?

Quelques apports des communautés :

1- Il s’est mis en route proclame la bonne nouvelle annonce la venue du royaume, invite à la conversion et à croire à la bonne nouvelle.

*Il appelle les disciples, il enseigne, guérit les malades, chasse les démons.

Il se retire pour prier.

2- Il va à la rencontre des gens pour porter la bonne nouvelle.

   *son audace, sa passion pour le royaume, son autorité dans son enseignement, sa compassion avec ceux qui souffrent, la prière dans laquelle il puise sa force pour aller vers d’autres. Son courage, sa proximité avec les gens.

3- Nous avons découvert après la lecture de ce passage un Jésus qui a vécu une journée entre l’appel, l’enseignement, la guérison et la prière. Nous sommes dans l’admiration en voyant Jésus se donner tout à tous pour qu’advienne le Règne de Dieu. Nous sommes touchées par sa spontanéité, sa sensibilité et son audace.

4- Nous sommes heureuses de voir que le Christ guérit les malades en toute liberté ; la joie de voir Jésus proche des gens, Jésus qui pose des gestes de compassion, sa passion pour le royaume. Je sens en Jésus une personne qui porte l’urgence de la mission tout en faisant place à la prière.

5- Nous dirons à Jésus de se reposer et que nous prenons la relève. Nous lui dirons merci pour le service gratuit de l’amour et lui demanderons la grâce d’employer pleinement nos journées à mettre l’homme debout.

La journée a été clôturée par l’adoration et la lectio divina sur le même texte précité.

La communauté Sainte Trinité

Vos sœurs : Thérèse NTUMBA, Marie Noëlle DIOUF et Emérentienne A HOUEGBAN

Voeu de chasteté

cté Ste Trinité
cté Ste Trinité

La belle Libreville s’éveille. Nous respirons l’odeur d’une rosée matinale. Action de grâce au Seigneur, maître de la vie. Cette journée du 17 juillet a été marquée par les trois points dominants : l’Eucharistie, la riche intervention de sœur Martha et la prière du soir

A 7h, l’Abbé Arnaud accompagné d’un diacre nous a davantage plongées dans ce sillage en célébrant l’eucharistie, l’action de grâce par excellence.

Les travaux ont débuté à 9h comme à l’accoutumée avec la sœur Martha. Aujourd’hui, elle a poursuivi son intervention sur les vœux. Une belle prière de louange le PS 62, nous met en disposition d’écoute et de partage. L’approche de ce matin met en évidence le vœu de chasteté qui consiste à gérer sa sexualité d’une façon libératrice. Puis d’après Xavier Thévenot : « la chasteté est un programme de vie pour tout homme, toute femme. Elle est un Art de vivre l’amour ». En voulant vivre cet amour absolu au Père, Jésus a vécu dans la passion c'est-à-dire un amour qui le pousse vers les autres.

A la suite de ce registre d’idées qui définissent la chasteté, la sœur a insisté pour montrer la place de la chasteté de Jésus face aux personnes qu’il côtoyait. Ainsi notre sexualité et notre affectivité doivent avoir un sens dans celles de Jésus, traversant ainsi sa mort et sa résurrection. De ce fait, le vœu de chasteté est un signe d’espérance pour le monde.

Nous relevons ici quelques aspects importants de la chasteté par lesquels la sœur a attiré notre attention :

*la chasteté sera plus mystique qu’ascétique

*plus apostolique qu’individuelle

*plus proche que distante

*plus disponible qu’établie une fois pour toutes

*plus radicale que calculée

*plus dépouillée que récompensée

Pour approfondir notre réflexion, nous nous sommes retrouvées en petites communauté pour répondre à quelques questions posées.

Dans l’après-midi, la sœur Martha nous a invitées à une intériorisation personnelle pour revisiter les constitutions et voir comment le vœu de chasteté est vécu dans notre vie quotidienne. Pour s’enrichir mutuellement, nous avons eu un moment de partage avant de clôturer notre soirée.

Pour offrir le fruit de notre journée au Seigneur, nous nous sommes retrouvées à la chapelle pour une célébration qui signifie notre amour inconditionnel à ce Jésus Chaste.

18 JUILLET 2012

La journée a débuté avec un temps ensoleillé, nous admirons la bonté de Dieu. Dans cette ambiance de joie, nous avons eu une belle célébration Eucharistique présidée par Monsieur l’Abbé Arnaud NSITA, qui a introduit notre thème d’aujourd’hui qui est l’obéissance.

Nous faisons ici mention de quelques éléments extraits de son homélie :

« Les écritures montrent en effet, l’orgueil d’un homme, pourtant choisi par Dieu, qui prétend finalement se passer de Lui : « j’ai agi par ma force et par ma sagesse, car j’ai l’intelligence ». Il y a un dicton populaire qui affirme que « le moi est haïssable ». Il nous révèle que l’homme coure à sa perte quand il se vante de ses prouesses ; il n’y a aucun mérite ; « tout est grâce » dira Sainte Thérèse de Lisieux. L’orgueil, la vanité sont des attitudes qui peuvent aussi nous gagner, même dans la vie religieuse ou sacerdotale ».

« C’est donc pour les prévenir que le décret conciliaire sur la vie religieuse, Perfectae Caritatis, au N°14 précise : que les religieux se soumettent avec révérence à leurs supérieurs, selon la règle et les constitutions, en esprit de foi et d’amour envers la volonté de Dieu, apportant les forces de leur intelligence et de leur volonté à l’accomplissement des ordres et des tâches qui leur sont confiées… dans la certitude qu’ils travaillent à l’édification du corps du Christ ».

Puis, nous voyons le visage de ce même Christ qui montre comment les petits, les humbles bénéficient de la connaissance des choses de Dieu, des mystères du Royaume : « Père, ce que tu as caché aux sages et aux savants, Tu l’as révélé aux tout-petits ». Le christ nous invite à une vie simple, puisque loin de diminuer la personne humaine, l’obéissance religieuse la conduit à la maturité en faisant grandir la liberté des enfants de Dieu. Que la vierge Marie modèle d’obéissance, vienne au secours de notre faiblesse. 

Sœur Martha pour entrer dans cet abandon total au Père, nous a invitées à prier avec le chant de louange de Jean Claude GIANADA : « je bénirai le Seigneur en tout temps ». C’est dans l’objectif de voir comment le Christ a vécu l’obéissance au vouloir du Père.

Avec le vœu d’obéissance nous avons découvert Jésus qui accepte avec foi et confiance la souffrance comme un engagement juste. Il est allé jusqu’au bout de sa mission pour accomplir ce passage qui est la mort et la résurrection. L’obéissance du Christ est la source immédiate et historique de la justification. L’obéissance occupe une place importante dans la vie de Jésus. L’obéissance du Christ est non seulement le plus sublime exemple d’obéissance, mais elle est son fondement même. Elle est la « constitution » du royaume. La grandeur de l’obéissance de Jésus se mesure Objectivement « à ce qu’il souffrit » et subjectivement à l’amour et à la liberté avec lesquels il a obéi. En parcourant l’Evangile de St Marc nous voyons le cri de Jésus qui souffre.

L’intervenante a mis l’accent sur ce vœu pour signifier combien de fois ce vœu nous rend libre en face d’un choix même si cela nous coûte quelque fois.

Pour approfondir notre réflexion, un temps a été donné pour l’intériorisation personnelle des questions suivantes puis en communauté pour les partages.

*D’où est née l’obéissance de Jésus et quelle est sa source ?

* Quelles sont les caractéristiques de l’obéissance de Jésus ?

* De quelle manière s’exprime l’exercice suprême de la liberté de Jésus ?

Nous livrons ici quelques éléments des réponses

  • L’obéissance de Jésus est née de sa relation filiale, du choix fait de sa personne, l’amour réciproque du Père, la prise de conscience et la liberté totale de sa mission.
  • La source de l’obéissance de Jésus c’est Dieu le père de qui il a tout appris.
  • Les caractéristiques de l’obéissance sont : l’oublie de soi, l’humilité, la vérité, l’amour, la liberté, la confiance absolue, la radicalité, la souffrance et la joie.
  • L’exercice suprême de la liberté de Jésus dans la manière la plus parfaite, dans un plus grand amour, de sa souffrance, Jésus a appris à obéir librement.

Nous avons repris le travail à 15h30 et un débat a été ouvert sur le discernement. Le vœu d’obéissance nous amène à vivre la dépendance. Ce vœu nous entraine jusqu’au cœur du mystère de la relation filiale avec Jésus. Cette démarche de discernement tient compte de nos médiations humaines. Le vœu d’obéissance est lié aux vœux de pauvreté et de chasteté, les trois vœux sont entrelacés.

Nous clôturons la journée par une célébration à partir du PS 40.

19 Juillet 2012

Le voeu de pauvreté 

 

Un jour nouveau commence. Nous l’avons remis entre les mains du Christ par la célébration     Eucharistique.

Nous poursuivons notre approfondissement des vœux et aujourd’hui la pauvreté est abordée. Un concept très délicat se présente à nous. Comment vivre ce vœu au sein de notre réalité africaine où nos sociétés sont menacées par une terrible vie austère parfois sans espérance ?

Difficile d’en parler.

Après la prière, nous avons évoqué quelques aspects de Jésus qui font appel à la pauvreté libre et volontaire :

*Jésus pauvre dès sa naissance

*Jésus travailleur

*Jésus a expérimenté la dureté du travail

*Jésus pauvre : les tentations au désert

« Mes rapports aux biens » ?

Avec cette question, un débat houleux a été soulevé touchant toute notre vie surtout nos rapports avec nos familles.

Somme toute, ce partage fructueux qui a mené la danse toute la journée nous a beaucoup aidées dans notre manière de vivre le vœu de pauvreté. Nous ne suivons pas les vœux mais Jésus pauvre, chaste et obéissant.

Voici, ci-dessous, un texte très important intitulé le vœu de pauvreté : appel à la justice et à la solidarité.

 

LE VŒU DE PAUVRETE : APPEL A LA JUSTICE ET A LA SOLIDARITE

En réalité, je suppose, que personne n’est riche ou pauvre, parce que rien ne nous appartient en propre. Nous vivons uniquement de partage : ceci est pour moi une évidence. Mais l’illusion que nous pouvons nous sécuriser par l’accumulation de la richesse en est aussi une autre. Comment parler du vœu de pauvreté dans un contexte si complexe et vulnérabilité ?

Pour dire vrai, à plusieurs reprises, j’ai essayé de traiter le thème de la pauvreté, mais je me sentais absolument incapable et indigne de parler d’un tel sujet. Par quel courage me disais-je, parlons-nous de pauvreté, quand, ce qui pour nous serait considéré aujourd’hui comme une grande pauvreté, est un fait normal de tous les jours et de toute la vie pour tant d’hommes et de femmes. En Afrique, jeûner toute la vie au « pain et à l’eau » serait pour nous le maximum de l’austérité, alors que pour des millions de personnes avoir « le pain et l’eau assuré » serait déjà comme un rêve. Au temps de Jésus, en Galilée, et ailleurs, la pauvreté des foules était-elle moindre que celle d’aujourd’hui ? Et pourtant, cela ne l’a pas empêché de proposer l’idéal de la pauvreté (Mt 5,1).

Ces situations de pauvreté nous incitent à redécouvrir la kénose de la pauvreté comme un appel à la mobilité, au provisoire, à la justice et à la solidarité. Mais, il y a une difficulté objective, dépendante, du thème propre de la pauvreté. En effet, elle est le lieu de beaucoup d’ambiguïtés et de culpabilité chez les religieux (ses). Elle est le vœu pour lequel il est le plus difficile de trouver des mots qui sonnent juste, et ceci pour deux raisons.

Difficile d’en parler : Pourquoi ?

La première raison est que les frères et les sœurs qui ont connu de plus près la pauvreté réelle sont souvent les plus réticents à en parler. Ils savent combien est purement rhétorique une bonne part de ce que nous disons sur la pauvreté et sur l'« option inconditionnelle pour les pauvres ». Ils savent à quel point la vie des pauvres est terrible, souvent sans espérance, avec la violence journalière et oppressante, l'ennui, l'insécurité, la dépendance. Ceux d'entre nous qui ont vu, même de loin, à quoi ressemble la pauvreté, se méfient souvent des mots faciles. Pouvons-nous vraiment connaître nous-mêmes ce que veut dire cette dégradation, cette insécurité et cette désespérance ?

Nous nous sentons souvent mal à l’aise et même hypocrite de jouir d’un bien-être matériel suffisant dans une Afrique où tant de gens sont dans le besoin et même le dénuement. Je suis préoccupée par le terrible contraste qui existe entre les conditions matérielles, intellectuelles et affectives de la vie des pauvres d’où sont souvent issue la grande majorité des religieux (ses) en Afrique et les manières de vivre, adoucis et raffinés, de nos communautés, dont les préoccupations ne vont pas plus loin que le nombril, qu’il soit individuel, relationnel, ou même spirituel. Je crois qu’il est bon de réfléchir sur la difficulté à assumer le vœu de pauvreté.

Le monde d’aujourd’hui considère comme un signe de réussite le fait d’avoir beaucoup d’argent et d’en avoir tout de suite. Tout est centré sur l’idée de consommer et d’acheter. Descartes nous a donné l’axiome, « je pense donc je suis ». Le monde d’aujourd’hui l’a remplacé par « je consomme donc, je suis ». Pratiquement pour beaucoup de personnes, le fait de ne pas avoir de pouvoir d’achat équivaut à ne pas exister.

Peut-être ce malaise est-il une invitation de l’Esprit à creuser plus profondément le sens de la pauvreté dont nous faisons vœu. Il n'est pas question de tomber dans une sorte de misérabilisme, surtout face à la misère actuelle qui est un mal sur notre continent. Mais, comme le Christ venu nous enrichir par sa pauvreté, il y a une invitation à tenir la main et le cœur ouverts pour livrer aux autres tous les dons de Dieu reçus et reconnus comme tels, dons matériels, culturels et spirituels, au lieu de les garder pour soi.

Une deuxième raison pour laquelle il est si difficile d'écrire ou de parler de la pauvreté c'est que ce que signifie « être pauvre », varie tellement d'une société à l'autre, dépend beaucoup de la nature des liens familiaux, du modèle économique, des dispositions sociales de l'État, etc. Pour l’économiste par exemple, la pauvreté est un concept polysémique qui recouvre plusieurs éléments à la fois :

                         Revenu monétaire

                         Aptitude à jouer un rôle actif

                         Capacité à se prendre en main

                         Couverture des besoins essentiels, la couverture des « coûts de l’homme »

                         Vulnérabilité, précarité, accessibilité aux services ou produits de base

                         Évolution dans le temps, la pauvreté varie d’une culture à une autre : reflet des priorités et des conceptions normatives du bien être social

                         Le niveau minimum de consommation acceptable change avec l’enrichissement des pays

En d’autres termes, la pauvreté, c’est une insécurité vitale, un dénuement de biens matériels tel qu’il s’oppose au développement normal de l’individu au point de compromettre en lui l’intégrité de la condition humaine. L’enjeu c’est de transformer la situation de la majorité pauvre en acteurs de développement

La pauvreté signifie quelque chose en Inde, autre chose en Afrique où dans la plupart des cultures la richesse est considérée comme une bénédiction de Dieu, autre chose encore dans la société de consommation occidentale. Ce que signifie pour nous prononcer le vœu de pauvreté est encore plus déterminé culturellement que quand il s'agit de l'obéissance ou de la chasteté. La taille et la localisation de la communauté, les apostolats des frères et sœurs, imposent différentes contraintes qui doivent nous éviter des jugements trop faciles quant à savoir à quel point les autres vivent bien ce vœu.

Vivre la pauvreté contre la pauvreté : le rapport à la famille.

Le rapport avec la famille se présente de façon différente dans la plupart des pays. Par exemple, en Europe, beaucoup d’enfants uniques, doivent s’occuper de leurs parents malades ou âgés. En Afrique, l’entrée dans la vie religieuse donne accès dans certains cas à des avantages qui sembleraient devoir être « partagés » avec la famille. Dans ce contexte, la question de l’aide aux familles et la solidarité familiale africaine posent un certain nombre de questions.

En général, les parents investissent pour l’enfant tout en espérant recevoir une aide en retour. Celui qui a reçu une éducation peut être considéré comme une « assurance-vie » pour toute la famille. C’est qui explique que les parents attendent toujours quelque chose de la part du consacré qui n’a pas opté pour l’indépendance. L'entrée dans une famille religieuse place souvent le ou la candidat (e) dans une situation au-dessus de sa réalité familiale. Les congrégations paraissent nanties. Ceci peut être un facteur déterminant pouvant conditionner la vie consacrée. La plupart des candidats à la vie consacrée viennent de familles de conditions de vie moyennes, voire même pauvres. Ils sentent le besoin d’apporter un soutien financier à la famille, et à prendre la relève des parents qui vieillissent, le besoin de subvenir à leurs besoins et à ceux de toute la famille même élargie. Quand le jeune est le seul soutien de la famille, celle-ci ne le laisse pas s’engager dans la Vie consacrée.

Concernant l'engagement dans la Pauvreté volontaire, les difficultés et les obstacles sont nombreux, qui risquent d'entraver l'élan de la donation. Il est, en effet, parfois délicat pour nous consacrés de concilier pauvreté choisie et dépendance dans l'acquisition et l'usage des biens ; pauvreté religieuse et devoir de solidarité familiale ; renoncement évangélique aux siens et souci du bien-être de la famille. Il peut paraître difficile de pratiquer la mise en commun des biens ; de vivre dans la sobriété et la simplicité sans céder à la fascination et à l'attrait toujours croissant du consumérisme de la société moderne.

Certaines familles sont conscientes d’avoir offerte au Seigneur, à travers leur enfant, « l’obole de la veuve », une part vitale d’elles-mêmes et non le surplus d’un bien accessoire ! 

          Comment dès lors, vivre la Pauvreté/Partage dans ce contexte ?

          Comment éviter de creuser l'écart qu'il y a entre nous qui avons choisi la pauvreté, et les pauvres de nos sociétés auxquels nous vouons nos vies ? Savons-nous différencier les choses vraiment utiles du simple attrait pour la nouveauté ? sommes-nous en mesure d’établir certains critères acceptés par la communauté pour distinguer entre le désir et le besoin ?

          Comment partager et vivre la solidarité avec les démunis tout en investissant et en thésaurisant pour l'avenir ?

          La pauvreté influe beaucoup sur l’identité de la Vie Consacrée. Comment expliquer aux gens notre vie de pauvreté alors que nous paraissons riches par notre mode de vie ? (cela ne devient-il pas un contre témoignage ?)

          Comment rendre disponibles nos biens aux pauvres tout en travaillant pour l'auto-subsistance de nos Instituts respectifs ?

La kénose de la pauvreté, une réponse concrète de Jésus.

La radicale pauvreté de Dieu, son impuissance, nous ne pouvons la rencontrer et la servir qu’au cœur de notre propre pauvreté ; nous ne pouvons la découvrir qu’en nous dépouillant jusqu’au bout. Jésus dans sa mission vit profondément ce dépouillement dans la mobilité, la disponibilité et le provisoire. Il a marché avec les gens dans leur recherche de la vérité. Il a été solidaire avec eux. Sa pauvreté a un aspect concret, existentiel, qui l’accompagne de sa naissance à sa mort. Nous pouvons y voir trois formes de pauvreté :

La première est que le Christ a voulu vivre et être pauvre de tous les biens de ce monde. Il ne voulait pas pour lui ni maison, ni terrain, ni vigne, ni aucune propriété, ni or, ni argent. Il a été pauvre, il avait faim, il avait soif, il avait froid, il avait chaud, il a travaillé, il a enduré toute privation et besoin.

La seconde est qu’il voulait être pauvre de parents et d’amis.

La troisième est qu’il s’est dépouillé de lui-même, il s’est fait pauvre de sa puissance divine elle-même, de sa sagesse et de sa gloire. Ainsi, le Christ a été pauvre de biens, pauvre d’appuis, pauvre de prestige.

Nous ne sommes pas invités à abandonner seulement les richesses pour suivre le Christ, mais « frères et sœurs et mères et pères pour l'amour de moi ». Le renoncement qui nous donne la liberté implique une coupure radicale avec nos liens familiaux, c'est-à-dire une perte d'héritage. Les conséquences doivent en être envisagées avec grande délicatesse parce que la nature de ces liens familiaux a changé dans plusieurs sociétés. Aujourd'hui, nos familles connaissent souvent divorce et remariage et, dans certaines sociétés, nos frères et nos sœurs seront de plus en plus des enfants uniques. Nous avons de véritables obligations envers nos parents, mais comment les concilier avec le don radical de nous-mêmes que nous avons fait en donnant nos vies à la mission par nos vœux ? La kénose de la pauvreté implique le travail, la mise en commun des ressources et le partage avec les pauvres, y compris les membres des familles qui seraient éventuellement en situation de détresse ou de nécessité. Mais c’est à la Communauté (et non à chaque membre) qu’il appartient d’apporter une aide.

Cette kénose exige :

    un style de vie simple et le sacrifice de tout ce qui empêche cet engagement. Renoncer à toute ambition, à tout projet et à toute sécurité et

          se débarrasser de tout sentiment de supériorité.

          refuser de s’installer, de regarder en arrière ou d’accepter tout compromis (Lc 9, 23-25 ; 14, 26-27).

          Partager ce que nous avons et ce que nous sommes (temps, talents, aptitudes, énergies). C’est seulement en se vidant de nous-mêmes, que nous obtiendrons la liberté intérieure et la sincérité prophétique dont nous avons besoin pour notre mission surtout dans les situations exigeantes (Mt 10, 17-20 ; Lc 21, 12-19)

La pauvreté nous expose comme le Christ à la vulnérabilité. Cela doit nous interroger sur notre façon de vivre ensemble la kénose de la pauvreté. Osons-nous au moins vivre la vulnérabilité que suppose la vie commune ? Vivons-nous vraiment d'une bourse commune ? Vivons-nous l'insécurité de donner à la communauté tout ce que nous recevons, en nous exposant au risque qu'ils pourraient ne pas nous donner tout ce dont nous pensons avoir besoin ? Comment parler du Christ qui s'est remis entre nos mains, si nous ne le faisons pas ? Nos communautés sont-elles divisées en classes financières ? Y en a-t-il parmi nous qui ont accès à plus d'argent que les autres ?

Lutter contre la pauvreté, c’est unir nos charismes pour répondre avec créativité aux nouvelles formes de déshumanisation, aux nouvelles pauvretés, aux appels que nous lance le monde des exclus. Une présence solidaire peut nous stimuler à une créativité féconde en initiatives particulières et à la collaboration d’initiatives conjointes. « Avoir ensemble » pour « être avec » les plus démunis voilà une nouvelle forme de vivre notre pauvreté.

L’exclusion, sociale, la maladie, les injustices la faim réclament encore une fois de nous une présence engagée. S’impliquer dans les luttes quotidiennes des gens qui nous entourent. Sortir de nos schémas rigides et partager la vie ordinaire. Accepter de franchir la ligne fragile qui sépare mon confort de ses préoccupations. Il y a lieu de maintenir une présence réelle et effective devant les nouvelles et les anciennes pauvretés qui sont cause de scandale pour les hommes.

Conclusion

« Bienheureux vous les pauvres, le royaume des cieux est à vous »[1]. Dans une Afrique de pauvreté, où les ressources économiques sont mal réparties, Afrique habitée en même temps par la course aux richesses, le vœu de pauvreté est un appel à entrer dans une autre manière d'avoir - ou de ne pas avoir, avec le Christ pauvre. Notre Vie Consacrée est appelée à vivre des déplacements importants. Elle a à passer d'une pauvreté de dépendance, à une pauvreté qui passe par des décisions personnelles et communautaires ; par exemple la gestion de budgets personnels et communautaires, une économie solidaire, des réflexions sur la gestion du patrimoine de l'Institut, etc. Par notre style de vie, notre pauvreté personnelle, nous défions l'obsession des richesses et du confort. Tout cela vaut pour la pauvreté que Jésus n’a jamais présentée comme une « loi » mais comme un « conseil », ou mieux, comme une « béatitude » à savoir comme quelque chose qui attire par la promesse de bonheur.

          Si nous embrassons le vœu de pauvreté, il est probable qu'à un certain moment nous le trouvions difficile à tenir. Il peut paraître nous condamner à la frustration face à la société.

          Si nous l’acceptons seulement comme un moyen utile pour une fin, il peut paraître un prix à payer qui n'en vaut pas la peine.

          Mais si nous le vivons comme une voie parmi d'autres où nous partageons la vie du Dieu d'amour, alors nous pouvons croire que la souffrance peut être féconde, que la mort que nous expérimentons peut ouvrir un chemin de résurrection. Nous pourrions alors redire cette prière : « Ne me donne ni indigence, ni richesse ; dispense-moi seulement ma part de nourriture, car, trop bien nourri, je pourrais te renier en disant : « qui est le Seigneur ? » ou, dans la misère, je pourrais voler, profanant ainsi le nom de mon Dieu » (Proverbes 30, 8-9)

 

SIPT 2012

 

TRAVAIL DE SYNTHESE

Invitation à lire les Constitutions sur la suite de Jésus pauvre et la manière concrète de vivre la pauvreté.

Où en suis-je ce moment ? Comment je le comprends ? Ce sont pour moi des règles obligées de les vivre sans une conviction profonde ? Au il y a une intériorisation à partir de mon identification a Jésus-Christ ?

Que signifie pour moi le texte « LE FILS de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête » (Mt 8, 19-22) dans le concret de ma vie. Quelle serait l’exigence que je peux en tirer ?

Suis-je capable d’exprimer mes besoins ?

Quel est le plus difficile pour moi dans le vœu de pauvreté?

 

 

 



[1] Luc, 6,20

 

21 juillet 2012

Aujourd’hui fut une journée spéciale.  A 6h30 nous étions à la cathédrale Sainte Marie pour une messe qui a été célébrée par L’Abbé Siméon.

Une journée spéciale, parce que chacune a pris l’initiative de vivre un temps d’intériorisation de 9h à 15h30.

 

Nous avons relu l’Acte d’Abandon de Notre Bonne Mère. Nous sommes dans l’admiration de voir en elle, une femme passionnée du Christ qui nous a laissées un héritage inépuisable. En lisant cet Acte d’Abandon, nous avons souligné quelques aspects de sa vie qu’elle a livrée et abandonnée au Seigneur mais également la disponibilité qu’elle avait pour passer de « l’opposition à la disposition ».

 

Ainsi, pour nous aujourd’hui, tous ces éléments ont été des interpellations, des lumières pour la suite de notre cheminement.

Pour approfondir notre intériorisation, un texte biblique nous a été présenté sur le livre d’Is : 43 :1-13. Puis, à la fin de notre temps d’intériorisation, chacune a élaboré son Acte d’Abandon, pour offrir au Seigneur toute sa personne.

 

Il est toujours bon de s’arrêter et d’évaluer le chemin afin continuer en pleine forme.

C’est à 16h que nous nous sommes réunies en grand groupe pour faire l’évaluation de la semaine.

 

A l’ouverture du sipt, sœur Anne Béatrice avait donné à chacune trois perles précieuses et aujourd’hui nous les avons utilisées à partir d’une réflexion :

*Quelles sont pour moi les 3 perles qui nous ont permis d’opérer un déplacement significatif dans mon expérience du vœu de chasteté, pauvreté et obéissance ?

 

*Au cours des différents partages d’expérience, quelles sont les 3perles qui nous ont renouvelées et confirmées dans mon vécu des vœux ?

 

* Quelles sont les 3perles que j’aimerai approfondir à l’avenir ?

 

Nous donnons ici quelques éléments de réponses de notre vécu.

 

*Les perles qui nous ont permis d’opérer un déplacement significatif :

Chasteté, pauvreté et obéissance : rencontrer Jésus comme une personne et non comme une idée. Vivre la vraie fraternité en communauté, un amour offert lucide et réaliste, Jésus comme le seul trésor, trouver un équilibre entre soi-même et les médiations dans le discernement, la confiance, la complémentarité, l’écoute, la recherche d’alternatives. Les vœux sont comme des moyens et non des objectifs. La liberté intérieure en toute situation entraîne la disponibilité.

 

*Les perles qui nous ont renouvelées et confirmées

  Suivre Jésus chaste, pauvre et obéissant. La chasteté est un art de vivre l’amour, la prière comme fondement, la chasteté comme une relation humanisante, passer de la réaction en interaction, relativiser les biens, relations interpersonnelles, vivre dans l’abandon, la simplicité, la maitrise de soi, la patience, le courage, ne plus s’arrêter sur les distractions.

 

*Les perles que j’aimerais approfondir à l’avenir :

Accueil de l’autorité, liberté intérieure, capacité d’aimer comme femme consacrée, faire grandir la confiance, la franchise dans le dialogue, avoir un regard de foi, développer l’esprit d’écoute, cultiver l’interaction de Jésus, la relation institut et famille humaine, comprendre la suprématie du Christ sur les vœux, revoir les vœux comme les vertus, recentraliser les vœux dans notre contexte, approfondir l’Evangile de Marc.

 

Nous avons anticipé ce soir la fête de Sainte Marie Madeleine et nous disons à notre très chère sœur Madeleine NSANG, BONNE et SAINTE FETE. Que Dieu la bénisse !

Srs M. Béatrice et Sidonie
Srs M. Béatrice et Sidonie

23 Juillet 2012

Nous avons débuté notre quatrième module qui a pour thème : l’histoire de la mission en Afrique, inter culturalité du charisme : nos racines africaines, animé par sœurs Marie Béatrice MBENGUE et Marie Sidonie OYEMBO. Pour mieux approcher ce thème nous avons procédé à la clarification de certains concepts dont : l’histoire, la mission, l’inter culturalité du message.

Nous retenons de ce fait que :

  •  Le message : c’est la vérité universelle, le Christ incarné, mort et ressuscité, qui reviendra dans la gloire que nous devons annoncer et témoigner
  • Après ce temps nous avons continué les travaux avec un texte de réflexion sur la phase de déracinement et d’intégration dans le processus missionnaire.

Extrait d’un texte de Michel de CERTEAU Jésuite, inter culturation et dialogue interreligieux de la mission à la communauté apostolique.

Dans ce texte l’auteur nous donne l’occasion de saisir ce qui caractérise l’expérience missionnaire.

Faire l’expérience missionnaire c’est alors partir, quitter, laisser tout pour aller annoncer à ceux qui l’ignorent la parole de Dieu qui doit ouvrir leur existence.

Dans cette lancé, nous avons eu la joie de parcourir la vie de nos braves sœurs missionnaires, en particulier ; sœur saint Charles VILLENEUVE, sœur Dominique GUYOL, sœur Véronique BAREGE, qui ont sillonnée notre terre d’afrique. Nous retenons d’elles un zèle missionnaire.

Leur grande ferveur, leur courage héroïque et leur témoignage ont participé à l’accroissement de la congrégation. Conscientes de ce bel héritage qu’elles nous ont légué nous nous sentons propulsées vers l’avant pour continuer ce flambeau du charisme de Jésus Sauveur.

24Juillet 2012

Nous avons commencé cette journée avec l’action de grâce au vue de ce qu’a été la vie de nos sœurs devancières, à travers le mvett, nous avons chanté et loué Dieu pour la vie de nos sœurs, moment qui nous a fait rentrer profondément dans la communion avec toutes les sœurs vivant désormais auprès de notre Seigneur.

Faire mémoire de la vie de toutes ces sœurs, c’est relever des outils pouvant nous aider à comprendre l’expérience missionnaire, c’est cet objectif que nous poursuivons en nous basant sur les textes de certains auteurs sur la mission.

En continuant nos partages sur la mission en Afrique ; nous nous sommes arrêtées sur l’aspect de l’itinérance dans le processus missionnaire et le texte qui nous y a aidé est un extrait du texte de Michel de Certeau, tiré de Inculturation et Dialogue interreligieux-De la mission à la communauté apostolique.

Une grille de lecture nous a accompagnées dans l’exploitation de ce document. Il s’agissait dans un premier temps de repérer à partir du texte l’expérience de l’itinérance missionnaire (géographique, intérieure, culturelle, spirituelle) ; puis dans un second moment d’identifier les signes qui indiquent les fruits de l’itinérance missionnaire.

  1. Dans l’itinérance missionnaire au sens géographique :

-        le fait est que le missionnaire se met à l’école d’un peuple, il part de son peuple pour se mettre à l’écoute d’un autre

-        Le missionnaire rejoint les gens là où ils sont, tels qu’ils sont, dans la terre ou Dieu habite à leur insu

-        « en relevant minutieusement les indices épars qui lui permettront de localiser et de déterminer cette terre incognita- signes linguistiques, dispositions topographiques, symbolisme iconographique ou idéologique, … il découvre un monde nouveau »

-        Par contre le monde païen dont ils vivent est déjà pour lui un lieu de rendez-vous avec le Seigneur et avec eux.

-        Ce rendez-vous s’inaugure sous le signe d’une vraie rencontre, dans l’amitié et la confiance réciproques. «  L’aventure, a-t-on dit c’est l’autres ». l’aventure est religieuse car elle quête Dieu…

Tous ces éléments cités plonge le missionnaire dans cette itinérance qui l’amène à sortir pour aller vers une autre terre, vers un autre peuple.

  1. L’itinérance missionnaire intérieure, nous soulignons quelques passages qui nous ont aidés à sentir cet aspect :

-        L’attention (celle auprès du peuple) détache le missionnaire de ses idées préconçues

-        Il meurt à ses propres ambitions en se soumettant à la réalité

-        le missionnaire n’est pas simplement un observateur, mais le témoin de l’unique Jésus

-        il ne s’étonne pas que Dieu dépasse également la connaissance qu’il a de ses frères : plus grand que son cœur, Dieu est aussi plus grand que ce que son cœur même lui dit de ce peuple.

-        Il doit respecter en eux ce qu’ils ont de sacré, leur sens religieux et la loi de leur conscience, car l’approfondissement de leur propre vie est pour eux le seul chemin vers la foi. Il aime donc et attend d’eux ce qu’ils sont, ayant appris du Seigneur la patience respectueuse qui est son espérance : Dieu nous aime tels que sa grâce nous fera.

-        Il faut que le prêtre se laisse « engendrer » par eux et qu’il leur dise ouvertement et sincèrement, pour qu’ils connaissent la joie de se savoir source de vie pour lui.

-        La confrontation l’amène à percevoir mieux ce qu’il est ; un homme comme les autres, et ce qu’est le Christ pour lui.

Cette expérience amène le missionnaire à vivre cette rencontre avec le christ et avec ce peuple auquel il respect le cheminement de foi.

  1. L’itinérance missionnaire culturelle et spirituelle

Culturellement le missionnaire en arrivant trouve les rites, l’idéologie, les mythes locaux, au sein de ce monde il n’impose pas sa religion mais cherche à comprendre les hommes. Il a une attention particulière à l’égard de ce peuple dans lequel il s’intègre. A cause de cette attention il se détache de ses idées préconçues et meurt à ses propres ambitions, en se soumettant à la réalité. Par l’approche du lieu par les enquêtes le missionnaire comprend mieux les ethnies, les coutumes, et les différents signes linguistiques. Tous ces éléments vont lui permettre de mieux se situer.

Spirituellement, le missionnaire rentre dans une conversion ; il doit attendre l’heure de Dieu, la conversion se manifeste lentement. Il est de ce fait dans l’attente de l’aube d’un nouveau jour, ces manifestations de Dieu qui viennent de façon imprévisible mais certaines.

Le missionnaire doit croire que Dieu est déjà présent dans se peuple mais que ce Dieu lui est étranger.

A la suite de ce point nous avons eu à identifier les signes qui indiquent les fruits de l’itinérance missionnaire :

-        L’aube d’un nouveau jour qui montre déjà un écho des fruits de l’itinérance

-        Le fait de savoir que Dieu est présent dans son lie de mission et qu’il ne le connaît pas va le pousser à s’y intégrer davantage

-        La découverte simultanée d’un nouveau visage du christ chez le missionnaire et les frères ; ils se nourrissent et s’enrichissent mutuellement.

-        Le missionnaire ne se contente pas d’observer et de connaître, il se donne, mais le geste qui donne est un geste qui quête.

-        L’amitié et la confiance réciproque : le peuple se confie au prêtre et le prêtre lui-même grandit auprès du peuple

-        La communion : le peuple découvre sa véritable identité avec l’aide du missionnaire, cette communion se manifeste aussi dans le langage : « tu es membre de ma famille que j’ignorais »

-        Il comprend mieux certaines paroles de la Bible qu’il répétait sans intelligence grâce à ce contact avec le peuple

25 ET DU 26 JUILLET 2012

Nous avons commencé par la prière accompagnée d’un refrain du chant de sœur Louis de Gonzague. « Comment te rendre Seigneur tous les biens que tu m’as fait… ».

Après la prière, nous avons fait la lecture des extraits de quelques passages de l’exhortation apostolique post synodal sur l’Afrique du Pape Benoit XVI « afracae munus ». Un partage profond et interpelant a suivi la lecture.

Cette exhortation nous invite à poser un nouveau regard sur l’Afrique, une Afrique pleine d’espérance de par sa richesse humaine, spirituelle, minière…

Comme africaine, notre premier souci doit être de promouvoir la réconciliation, la justice et la paix sans lesquelles l’Afrique ne pourra jamais aller de l’avant.

A partir du logo du SIPT, nous sentons un nouveau vent qui traverse l’Afrique. La rencontre de nos supérieures provinciales d’Afrique a été un signe, une étape décisive de la vie de nos provinces. En lien avec cette exhortation nous sentons le besoin de travailler ensemble, en synergie, en réseau pour que l’Afrique se mette debout et marche. En tant que jeunes, nous rentrons dans cette dynamique pour renforcer la communion et continuer à tisser ce que nos ainées ont vécu en mars dernier au Gabon. Un processus de sensibilisation est déjà en cours pour un changement de mentalité, de regard et une conversion des cœurs pour mieux vivre l’inter…

Vers 11h nous sommes passées aux partages fondamentaux des expériences des provinces.

Pour clôturer ce module où nous avons approfondi l’expérience missionnaire de nos devancières, nous fêtons ce soir cette mort-résurrection qui nous propulse vers une nouvelle expérience missionnaire. En tenue africaine, nous avons rendu hommage à nos audacieuses et courageuses devancières qui nous frayées les chemins de la mission. Nous avons également profité de cette occasion pour souhaiter bonne fête à nos deux Sœurs Anne (Anne Béatrice et Anne Marie Faye).

La journée du 26 est réservée aux achats et préparatifs de l’insertion et la prière de ce soir sera une célébration d’envoi en mission. Nous sommes invitées à la maison provinciale pour fêter avec nos sœurs Anne GUERIN et Elva Flavienne.

A cause de notre itinérance missionnaire à Mekambo, à Batuala et à Fougamou, la communication sera stoppée momentanément jusqu’à notre retour. Union de prière et communion profonde en Christ