Recyclage international 2012 - Castres Rome


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2ème JOURNAL DU RECYCLAGE 2012

 

Rome, 29 Juillet 2012

“Voici que je me tiens à la porte et je frappe; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi”. (Ap. 3,20)

 

 

Chères sœurs et frères,

 

C‘est Geneviève Comeau, une sœur Xavière qui, avec un langage profond et concret, nous aide à approfondir l’essentiel de notre vie humaine et religieuse. Nous vous partageons quelques éléments de ce que nous avons entendu et approfondi.

 

La vie religieuse : une mise en perspective historique

 

Cette journée a commencé par une dynamique qui consiste à se lancer une pelote de laine avec la demande de se présenter Ce geste qui montre les liens qui nous unissent, est aussi une invitation à tisser des relations de fraternité entre les membres d’une même famille ou d’une même communauté.

Le thème de ce premier jour a pour titre « La vie religieuse, une mise en perspective historique ». Nous voyons là les différentes époques concernant la vie religieuse et les caractéristiques de chacune.

A)    Des origines au XVIe siècle : naissance de la vie religieuse avec saint Antoine, elle se présente comme prolongation du martyre, puisque nous sommes à la fin des persécutions et surgit comme alternative à donner la vie pour le Christ. Elle était vécue comme une séparation du monde.

B)    A partir du XVIe siècle et jusqu’à Vatican II : la séparation d’avec le monde est plus intérieure qu’extérieure, naissent alors plusieurs formes de vie apostolique, telles la Compagnie de Jésus, mais c’est surtout au XIXe siècle qu’il y a eu une floraison de Congrégations de vie apostolique.

C)    Vatican II, a mis l’accent sur l’universalité, tous appelés à la sainteté (cf. LG V)  et la vie religieuse n’est pas supérieure aux autres, comme toutes les communautés chrétiennes, elle participe au combat pour la justice et la paix, au service de la construction du Royaume dans un monde sur lequel on porte un regard plein d’espérance.

D)    Aujourd’hui… comment vivre un style de vie signifiant?

En Occident l’indifférence religieuse a pris du terrain. Mettre la foi chrétienne au centre de sa vie apparaît « décalé ». En réponse à cela on parle dans l’église catholique de « nouvelle évangélisation ». La foi chrétienne et particulièrement la vie religieuse proposent un autre style de vie. La vie religieuse a sans doute à vivre une authentique « critique » du monde et être un signe de vie inspirant et signifiant pour aujourd’hui.

Elle nous présente aussi quelques défis auxquels la Vie Religieuse doit faire face aujourd’hui.

 

Sur le plan social, elle doit apporter à notre monde :

Ø  L’accueil des personnes isolées ou qui vivent dans la solitude ou en difficultés,

Ø  Le respect de l’autre dans sa différence, lutter contre l’inégalité entre les hommes.

  Sur le plan économique:

Ø  Elle  doit donner l’exemple par rapport au placement bancaire, rappeler l’importance du partage et de la solidarité.

Au niveau de la bioéthique :

Ø  elle doit s’engager pour la défense de la vie sous toutes ses formes.

 Par rapport à la culture et à la technologie :

Ø  elle doit s’en servir pour annoncer la Bonne Nouvelle.

Après l’exposé, nous avons travaillé en groupe autour des questions suivantes : la vie religieuse, un mode de vie signifiant et inspirant  pour le monde d’aujourd’hui : qu’est- ce que nous vivons ? Quelles questions nous nous posons ?

Dans l’après-midi, nous avons réfléchi sur le thème de « la fraternité, l’amour et la  justice ». Nous avons eu comme support le texte de Caïn et Abel (Gn  4, 1- 6).

Il est important de se tourner vers la Bible qui nous aide à relire notre vie. La Bible est comme la relecture, mise par écrit de l’expérience spirituelle du peuple de Dieu. Elle nous interpelle et nous aide à relire notre vie.

La fraternité est au centre de la vie religieuse, c’est ce dont a besoin notre monde. De là l’importance d’un bon témoignage.

Dans ce texte Caïn se prend pour le centre du monde et, par jalousie, n’arrive pas à avoir une bonne relation avec son frère. L’antidote à la jalousie est la louange. Cela vaut pour nos relations fraternelles.

Dans le monde cette fraternité passe par l’amour et la justice. Le pape Benoît XVI nous le rappelle dans son encyclique «L’amour dans la Vérité » où il nous demande d’articuler la fraternité et la justice. L’amour est fondé sur la surabondance, et la gratuité.

Le film « des hommes et des Dieux » qui relate le vécu des moines de Thibérine  et le discernement qu’ils font en ce moment si difficile, a mis fin à notre journée.

Livrer sa vie pour le Royaume

Ce deuxième jour nous réfléchissons sur le sens du mot Règne, rappelant qu’il est au centre du message de Jésus et auquel il se réfère souvent. Nous lisons quelques paraboles où Jésus explique à quoi ressemble le Règne, mais il ne nous donne pas une définition exacte, quoique nous pouvons le reconnaître par les signes.

Comme deuxième point de réflexion, en nous appuyant sur nos Constitutions, nous nous questionnons sur comment pouvons-nous être signes du Royaume, que faisons-nous aujourd’hui de significatif pour que ce soit semence du Règne ? Le Règne est-il l’horizon de nos engagements solidaires surtout avec les plus pauvres ?

Nous avons eu des temps personnels et en groupe pour prier sur ces questionnements, en plus, la sœur nous a invitées à présenter par province, ces semences du Règne qui y sont déjà présentes. Les exemples et témoignages étaient pleins d’espérance, la vie, la Résurrection accompagnent notre mission.

Nous avons été invitées à répondre à la question suivante : En tant que sœur bleue, que signifie livrer sa vie pour le Royaume ? Nous vous partageons cette question….

La Vie religieuse : Un chemin pour devenir humain aujourd’hui

Les vœux mettent l’accent sur l’attention accordée au prochain (chasteté), sur le style de vie sobre et dépouillé (pauvreté), et sur un amour respectueux qui croit en la force de la rencontre avec l’autre (obéissance).” (Jacques Haers, vivre les vœux aux Frontières, Lessius, 2006 p.25)

Ce troisième jour, sœur Geneviève a travaillé avec nous sur le chemin d’humanisation de la vie religieuse, à partir du texte de Jn 10, 7-10 « Je suis venu pour qu’ils aient la vie et la vie en abondance». C’est dans cette perspective que nous allons voir les trois vœux, obéissance, pauvreté et chasteté.

Elle nous donne des pistes pour humaniser notre vie par les vœux.

Obéissance

Croire en la force de la rencontre avec l’autre est une manière de parler et de comprendre l’obéissance. Elle fait ressortir la grande importance de l’écoute de l’Esprit Saint qui est en moi et chez les autres, des médiations, de la communauté et des événements. Pour pouvoir vivre l’obéissance Il faut le discernement. L’obéissance suppose la confiance, Donner sa confiance à l’autre dans la perspective du Royaume de Dieu. Elle suppose aussi une grande liberté intérieure, et nous rend disponibles pour la mission.

Pauvreté

La pauvreté est complexe à vivre parce qu’elle a beaucoup de dimensions : une dimension intérieure et une autre concrète, une dimension personnelle et une dimension communautaire, mais aussi apostolique... notre pauvreté au sens de nos fragilités personnelles, notre vulnérabilité... Nous sommes appelées à vivre nos pauvretés de manière évangélique. La pauvreté nous invite à prendre conscience que la Création est donnée à tous, ce qui nous engage à une solidarité avec les pauvres. La mise en commun des biens peut conduire à une richesse de la communauté en tant que telle : nous demander aussi comment nous utilisons nos ressources en tant que communauté.

Dans la 2ème lettre aux Corinthiens 8, 9, nous lisons: “Vous connaissez la libéralité de notre Seigneur Jésus Christ qui pour vous s’est fait pauvre pour vous enrichir par sa pauvreté”.

Ce qu’Emilie nous dit sur l’importance de l’humilité, la simplicité, la foi en la Providence a à voir avec la pauvreté.

Chasteté

Comment vivons-nous toutes nos relations, notre affectivité, notre émotivité, tout ce qui nous touche ?

La chasteté nous rappelle que la relation à Dieu est centrale. Nos Constitutions commencent par “Femmes centrées en Dieu Seul”, elle nous encourage avec une pensée très pertinente et réelle: “les autres sont des appuis pour nous dans la mesure où Dieu Seul est notre appui, Dieu est le fondement de notre vie. Le vœu de chasteté nous apprend la vraie liberté. Etre libre à l’égard de nos angoisses, de nos jalousies, de nos désirs de nous faire valoir, de nos sentiments d’insécurité, ... et de nos jugements sur les autres. Il nous invite à vivre des rencontres de qualité, qui supposent une certaine maturité affective.

 

La vie communautaire est une école de vérité, de charité, d’humanité. La fraternité entre nous n’est pas un idéal mais un don que Dieu nous donne et que nous devons faire fructifier. Les personnes idéalistes sont dangereuses en communauté...

La vie religieuse est appelée à vivre l’aujourd’hui de Dieu, savoir que Dieu attend chaque matin et qu’il nous invite, à notre tour, à attendre avec patience et espérance.

La vie religieuse est un chemin pour devenir humain aujourd’hui, pour être dans le monde sans être du monde, au service de la relation d’amour de Dieu avec le monde.

 

Visite de la cathédrale de Rome et de la basilique de Saint Pierre

 

Avant de commencer notre deuxième étape à Rome nous allons visiter la Cathédrale Saint Jean de Latran. Nous regardons de loin St François d’Assise, patron de Rome qui nous accueille les bras ouverts.

La place de Saint Jean de Latran accueille chaque année des gens de tous les coins du monde qui célèbrent l’Eucharistie internationale, partageant la culture, l’art et les plats typiques.

Sur la façade de la Cathédrale on admire la représentation de Jésus Sauveur, symbole qui accompagne et anime le cheminement du peuple dans ses combats pour la vie.

Ici aussi se trouve une “Porte Sainte” avec une très belle image de Marie avec l’Enfant Jésus dans ses bras, dans une position qui invite à l’accueil et à la confiance.

Au centre, dans un baldaquin, se trouvent les reliques de Pierre et Paul, et l’autel ou Pierre, célébrait la « fraction du pain » dans les catacombes.

Nous remercions le Seigneur pour cette beauté, face au Tabernacle il y a une réplique de la Basilique.

Ensuite nous allons voir la “Scala Sancta”, une tradition très ancienne dit que Sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin, la fit porter de Jérusalem, car d’après la tradition, Jésus serait passé par là sur son chemin au Calvaire. Les gens montent l’escalier à genoux, comme signe d’accompagnement de Jésus. Toutes celles qui ont voulu ont pu le faire.

« … Tu es pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise… »

Après trois jours intenses de réflexion sur la vie religieuse, nous avons marqué une pause. C’est la Basilique Saint Pierre qui a été le lieu de notre ressourcement. Mettre nos pas dans les lieux saints de la chrétienté était une grâce qui était marqué par des moments de prières et de recueillement. Ce pèlerinage nous a permis de sentir l’expression de la foi à travers des représentations, des symboles. Ce qui nous a beaucoup impressionnées, c’est la grandeur et la beauté des édifices. Il faut relever aussi la vitalité de la foi qui est exprimée selon les cultures et les pays. Même si la foi semble perdre sa valeur d’antan, nous voyons qu’il y a encore de l’espoir. Ce qui a attiré notre attention, c’est la présence catholique de l’Asie et de l’Europe de l’Est. Beaucoup de fierté se dégage au milieu d’autres présences qui ne sont pas toujours des chrétiens et des catholiques par surcroit.

Aujourd’hui, nous pouvons dire que cette parole du Christ est toujours vivante. Il a posé des fondations solides qui ont soutenu et continu à guider son Eglise. Puissions-nous à notre tour être les pierres vivantes qui servent à construire son Eglise pour répondre aux besoins de notre monde.

Aujourd’hui nous passons à une nouvelle étape de notre parcours, nous vous la partagerons dans notre prochain journal

 

                                                Sœurs du RECYCLAGE 2012