Mission en Amérique Latine et aux Philippines

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Préparons le synode pour l'Amazonie

Rome - octobre 2019

Le Synode pour l' Amazonie

Rome octobre 2019

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Thème : nouveaux chemins pour l’Église et pour une écologie intégrale

 

1. Procès historique qui a précédé le synode :

 

La première personne à signaler sur la question de l' Amazonie est le Pape Paul VI, déjà dans les années 70, quand il disait: « Le  Christ vise  l'Amazonie ».

 


Deux ans plus tard, en 1972, dans la ville de Santarém, l'Église du Brésil a décidé de baser son action pastorale et évangélisatrice sur deux principes directeurs:

 

            *     l'incarnation dans la réalité, par la connaissance et la vie ensemble, dans la simplicité

 *    l’Évangélisation libératrice .

 

Cette action évangélisatrice a favorisé la croissance d'une Église plus locale, ministérielle, plus avec les  laïcs et missionnaire. 

 

A l’occasion de la célébration des 40 ans du document de Santarém, l'Eglise dans l'Amazonie a fait mémoire, elle a manifesté la continuité de sa marche comme disciple missionnaire du Royaume en affrontant courageusement les vieux et les nouveaux défis (Santarém : Mémoire et engagement, 2012).

 

A l’occasion de la Journée Mondiale de la Jeunesse à Rio de Janeiro en 2013, les paroles du Pape François aux évêques du Brésil, ont  donné un nouvel élan pour réfléchir sur la réalité politique et religieuse de l'Amazonie Légale (Brésil) pour promouvoir et défendre la vie des habitants de la région et sa riche biodiversité. Il dit ainsi « L'Amazonie est un test décisif, banc d'essai pour l’Église et la société brésilienne ... Depuis le début  l'Église est présente dans l'Amazonie avec des missionnaires, des congrégations religieuses, des membres du clergé, des laïcs et des évêques et elle continue d'être présente et avec détermination dans  l'avenir de cette région.

 

Ces mots étaient une incitation à revenir aux intuitions de Santarém-1972 et à mettre à jour les priorités de cette époque: formation d'agendas pastoraux - communautés de base chrétiennes - pastorale autochtone - grands projets - jeunesse.

 

À partir de cette nouvelle impulsion donnée par le pape François, le Réseau Ecclésial Panamazonien (REPAM ) a été créé le 09/2014 à Brasilia (DF). La naissance découle d’une provocation de la cinquième Conférence Générale de l’épiscopat latino-américain et des Caraïbes à Aparecida (SP) en 2007, dont le document indique: "Créer dans les Amériques une prise de conscience de l’importance de l’Amazonie pour toute l’humanité. Établir entre les Églises locales de différents pays d’Amérique du Sud, situées dans le bassin amazonien, une pastorale commune aux priorités différenciées afin de créer un modèle de développement qui privilégie les pauvres et qui serve le bien commun "(DAp 475).

 

À partir de ce document, les entités qui se sont unies pour fonder ce réseau sont: le Conseil Épiscopal latino-américain (CELAM), la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB), le Secrétariat Caritas pour l’Amérique latine et les Caraïbes (SELACC), la Confédération latino-américaine Amérique et des Caraïbes pour religieux et religieuses(CLAR).

 

La REPAM est constituée des 9 pays qui composent la Panamazone : Brésil, Bolivie, Pérou, Équateur, Colombie, Venezuela, Guyana, Guyane française et Suriname.

 

Depuis sa création, la REPAM-Brasil travaille pour construire des réseaux pour la défense de la MAISON COMMUNE. Son objectif est d'écouter, accompagner, soutenir, encourager, former, servir, stimuler, communiquer et unir les forces pour faire face aux grands défis socio-environnementaux. Elle parie  sur le protagonisme des peuples amazoniens dans la défense et le soin de la maison commune à travers un service d'interconnexion et d'articulation des actions entre les personnes, les communautés, les paroisses, les diocèses, la Conférence des Religieux du Brésil, les Organisations et les mouvements ecclésiaux.

 

En 2015, avec la publication de "Laudato Sí" sur l’attention et les soins à porter à maison commune, le pape François critique le consumérisme et le développement irresponsable et appelle au changement et à l'unification mondiale pour lutter contre la dégradation de l'environnement et le changement climatique.

 
En 2017, le pape François a convoqué l'Assemblée extraordinaire du synode des évêques pour octobre 2019 sur le thème "L'Amazonie: nouvelles voies pour l'Église et pour une écologie intégrale". "Il a proposé comme objectif " d'identifier de nouvelles voies pour l'évangélisation de cette partie du Peuple de Dieu, en particulier des indigènes, souvent oubliées et sans perspectives d'un avenir serein, en raison notamment de la crise de la Forêt Amazonienne, poumon d’importance capitale pour notre planète "

 

Dès la convocation pour le Synode, les membres du REPAM se sont organisés dans une grande articulation  de sorte que dans les diocèses des pays impliqués, il y ait des assemblées donnant la priorité à la participation autochtone et au cours desquelles la population locale puisse être écoutée. Pour cela, ils ont préparé un questionnaire, envoyé aux diocèses et auquel ont répondu les participants aux assemblées. 

 

Avec le matériel rassemblé, a été rédigéle document préparatoire qui contient les questions qui figureront dans le synode pour l’Amazonie. Ce document est disponible sur le site web REPAM.

 

 2. La Pan Amazonie, la situation des peuples autochtones et les implications pour l'avenir   del’ Amazonie et de la  planète

 La Pan Amazonie  est une région avec 7,8 millions de kilomètres carrés, où vivent 33  millions d’habitants, répartis  comme suit:

 

Population indigène : 2.779.478;  Villages  indigènes : 390; Villages " isolés ": 137; Langues parlées : 240;

 

Familles  linguistiques : 49; Familles plus nombreuses : Arawak, Karib et Tupi-Guarani

 

 Villages autochtones dans l’Amazonie brésilienne : Villages autochtones : 180, population indigène: 433,363, Langues indigènes: environ 150; Terres indigènes : 620

 

Au  début de l'invasion du Brésil, en 1500, dans la région il y avait  1200 langues. 

 

Tout ce territoire est vu par beaucoup comme un grand vide démographique, sans utilité pour être exploité . Cette vision, absolument erronée, a été tragique pour les peuples autochtones survivants après des  siècles de massacres et de domination, ainsi que pour les communautés traditionnelles.

 
A partir de 1960 - 1970, les politiques de développement et d’intégration de l’Amazonie ont provoqué une vague de violence qui a touché les peuples autochtones. Les routes comme la Transamazónica, la Belém-Brasília, le BR-364, le BR-174 et le North Perimetral ont détruit la foret. Les tribus Waimiri-Atroari, Yanomami, Arara, Parakanã, Cinta Larga,  Nambikwara, parmi beaucoup d' autres, ont été durement secouées par des épidémies et des expéditions d'extermination avec la participation des pouvoirs publiques.

 

En 2012, les États qui constituaient l'Amazonie ont eu à subir 489 conflits parmi les 1 067 conflits portant sur des terres enregistrées dans le pays (45,8%), entraînant chômage, résistance et affrontements motivées par l'accès à la terre. Là se sont concentré aussi, 58,3% des meurtres  (21 sur 36); 84,4% de tentatives d'homicide (65 sur 77); 77,4% des menaces de mort (229 sur 296); 62,6% des prisonniers (62 sur 99); 63,6% des dossiers d'agression (56 sur 88); et 67% des cas de travail forcé. L'expansion de l' industrie de l'extraction minière est signalée comme l'un des principaux responsables de ce qui s'est passé . (Rapport du CPT).

 

Aujourd'hui, on revient encore aux mégaprojets d'infrastructure, dans le cadre du Programme d'accélération de la croissance (PAC), articulé avec l'Initiative pour l'intégration de l'infrastructure régionale sud-américaine (IIRSA). Dans cet environnement convoité, les peuples autochtones, les quilombolas, les communautés traditionnelles, le peuple amazonien et leurs droits sont durement frappés et atteints.

 
Cette réalité est particulièrement menaçante pour les peuples en isolement volontaire, harcelés de toutes parts, dont les espaces territoriaux sont de plus en plus limités et vulnérables.  Les peuples autochtones du Brésil sont très menacés dans leurs droits territoriaux qui viennent des Trois Pouvoirs du gouvernement: Exécutif, Législatif et Judiciaire. Après les avancées constitutionnelles, les droits des autochtones n’ont jamais été aussi menacés qu’aujourd’hui

 

Outre la réalité de la population qui vit là, du point de vue de l'environnement, le nombre d'alertes sur la déforestation et la dégradation de la Forêt Amazonienne a augmenté de 35% entre août 2012 et juillet 2013.Les images des satellites utilisées par l'Institut National des Investigations Spatiales (INPE) ont montré qu'entre août 2012 et juillet de cette année, les zones potentiellement dévastées ont atteint 2 766 km².

 

Les prévisions pour l’Amazonie , selon l’étude du Groupe d’étude brésilien sur le changement climatique, organisme scientifique créé par le gouvernement fédéral en 2009, sont alarmantes:

 

*  Jusqu'en 2040: réduction de 10% du volume des précipitations et augmentation de la température de 1ºC à 1,5 ° C .

 

*  De 2041-2070: diminution  de 25%   à 30% dans les pluies et montée de la température de 3°C et 3,5ºC

 

*  De 2071-2100: réduction des précipitations de 40% à 45% et une augmentation de 5°C à 6°C de  température. 

 

La déforestation peut aggraver la situation en augmentant encore plus la température et en réduisant l'humidité, conditions favorables à la savanisation de la panamazonie. À cette réalité s'ajoute celle de l'exploitation minière, de la chasse illégale et d’autres qui contribuent à la dégradation de l'environnement.

 

3. Importance du Synode pour l’Amazonie

C'est un synode avec des caractéristiques particulières: l'aspect participatif à partir de son organisation (experts pour l'élaboration collective, connaissant la réalité et avec une femme dans l'équipe), le contenu et la méthodologie synodale (depuis la préparation, la célébration et l'application des orientations synodales ) une pensée synodale issue de l'écoute des bases - ce qui constitue un changement de paradigme –il ne vient pas de manière hiérarchique; la composition du conseil pré-synodal avec les 7 conférences épiscopales des pays de Panamazonie et du REPAM; l'élaboration de l'instrument de travail partant de la consultation à la population et l'attente d'une extension de Laudato Si. En bref, un synode non ORDINAIRE, qui ouvre un espace pour des interventions et des suggestions.

 

Un synode pour CONNAÎTRE la richesse du biome, la connaissance et la diversité des peuples de l’Amazonie, en particulier des peuples autochtones, leurs luttes pour une écologie intégrale, leurs rêves et leurs espoirs. 
Un synode pour RECONNAITRE les luttes et la résistance des peuples de l'Amazonie qui font face à plus de 500 ans de colonisation et à des projets de développement réglés par une exploitation excessive et la destruction des forêts et des ressources naturelles.

 

Un Synode à VIVRE ENSEMBLE avec l’Amazonie, avec la manière d’être de ses peuples, avec ses ressources collectives partagées dans un mode de vie non capitaliste adopté et assimilé depuis des millénaires.

 

Un synode pour DÉFENDRE l’Amazonie, son biome et ses peuples menacés sur leurs territoires, injustifiés, expulsés de leurs terres, torturés et assassinés dans des conflits agraires et socio-environnementaux, humiliés par le puissant secteur agroalimentaire et les grands projets de développement économique.

 

Cet événement est à la fois régional et universel: régional parce qu’il cherche à trouver ensemble des réponses adéquates aux grands défis pastoraux et sociaux de la région panamazonienne ; Universel, parce que c'est un événement qui rend universel le Synode lui-même. Bien que les problèmes soient locaux, ils ont une dimension mondiale; ils vont au-delà des questions spécifiques du Synode en ce qui concerne les nouvelles voies pour l'Eglise et pour une écologie intégrale. 

 

L'Amazonie a donné son nom au Synode comme étant le plus grand des biomes et le plus important, mais à côté de celui-ci, nous en avons d'autres d' importance fondamentale pour la vie de la planète: l'aquifère Guaraní, les forêts tropicales de l'Asie-Pacifique, le corridor biologique mésoaméricain et le bassin du fleuve Congo.

 

Bien qu’ils soient des trésors locaux, ils appartiennent à l’humanité et c’est à nous tous de prendre soin de notre terre qui clame à grands cris l’utilisation irresponsable de ces biens, car nous vivons une crise urgente qui doit être surmontée encore au XXIe siècle, sinon, il sera trop tard. Certaines données impressionnent par leur étendue gigantesque:

 

*     Cette région absorbe mil millions de dioxyde de carbone en une année, sans elle la planète  exploserait.

 

*    Les débits d'eau sont les plus importants multiplicateurs d'humidité au monde.

 

*    Il existe un système naturel dans lequel le vent chargé d’humidité qui vient de l’océan Atlantique pénètre dans la région de la Panamazonie en y déversant une pluie abondante; les nuages entrent en collision avec les Andes qui ne les laissent pas passer dans l'océan Pacifique. Une partie de cette humidité se déverse comme de la neige dans les montagnes et le dégel alimente les rivières amazoniennes.Une autre partie des nuages est déviée vers le Nord et les Caraïbes et vers le sud  fertilisant le continent. Ce système est comme une pompe de vie et si elle ne fonctionne plus, ce sera irréversible

 

*    La Panamazonie est un biome interconnecté et interdépendant et c’est justement ce dynamisme que nous devons comprendre et dont nous devons prendre soin. Il y a un échange délicat entre l'hydrosphère, l'atmosphère et la géosphère; la destruction de l'un compromet  les autres

 

*    La destruction de la forêt et les incendies interfèrent avec le climat, provoquant des sécheresses. En 10 ans, il y a déjà eu 3 grandes sécheresses. Pour le cycle normal, ce serait 1 tous les 100 ans. Si les incendies et la destruction de la forêt se poursuivent, il existe un risque que  30% à 60% deviennent des savanes. Si nous dépassons cette limite, il n'y aura pas de possibilité de retour et la chaleur augmentera de manière insupportable. Les personnes qui vivent de richesses naturelles seront les premières victimes, et parmi elles les populations autochtones, les plus menacées et qui souffrent déjà de toutes les destructions qui ont été faites.

 

*   Certaines zones détruites seront des bois, des savanes, mais elles ne seront pas transformées en forêt et cela changera le climat. Même en tant que biome local, cela devient décisif pour la vie de la planète.

 

Ce biome, qui est un point d'équilibre, est menacé par l'idée d'un progrès illimité qui repose sur la conviction que les biens de la planète sont illimités, ce qui justifie la voracité avec laquelle les entreprises le détruisent en en faisant un usage abusif. On voit que le plus grand bien n’est pas l’être humain, mais le profit à tout prix, car nous sommes confrontés à un modèle de développement destructeur et à un système non durable.

 

Nous sommes appelés à avancer dans certaines dimensions :

 

*    Travailler en réseau, mettre ensemble les forces et la créativité;

* Vivre une spiritualité écologique qui provoque un changement personnel et communautaire avec Dieu, avec les peuples et avec la nature ;

 

*   Convertir son cœur  transformant notre vie  personnelle ;

 

*   Changer notre style de vie - vivre dans  la simplicité ;

 

*   Faire entendre la voix, dans la sphère publique et dans le monde entier, de la nécessité d'un nouveau paradigme de développement.

 


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http://redeazuleduc.jimdo.com/

Haïti

‘’Secouristes pour la  paix’’

Sr Izabete partage ce qu'elle vit à Corail,  Port au Prince.

Une nouvelle année scolaire commence en Haïti, et les étudiants regagnent les routes de l’école dans l’incertitude. Le réseau IFHIM–Haïti, n’est pas en dehors de cette situation, la seule différence c’est que nous vivons dans l’espérance.             

http://www.ifhim.ca