LETTRES 2014



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Rome, 20 décembre 2014

 

 

  « Approche-toi de Bethléem pour écouter cet "Évangile"  qui t’est annoncé à toi aussi,

cette grande nouvelle que chaque être humain peut répéter avec étonnement : "Pour moi est né un Sauveur".  

Rappelle-toi ce que dit Saint Ignace : "Tout ceci est pour moi". 

Ose penser que tu as provoqué l'incarnation. »

Dolores Alexandre

 

Chères sœurs, chers frères,

 

Nous vivons ce temps, déjà très proche de Noël avec la joie de la fête et aussi le besoin de nous arrêter pour "regarder nos mains et notre cœur". Là se trouvent les traces de la vie… Découvrons, prenons plaisir à nous arrêter un moment pour nous rendre compte et voir comment nous sommes arrivés là, ce que nous apportons en  "arrivant ici".

Dans le quotidien de nos vies, nous avons marché cette année, entre les joies et les bonnes nouvelles des transformations qui arrivent autour de nous et les situations concrètes de mort et de douleur. Ce mélange de lumières et d’ombres, qui constitue la réalité humaine de l'existence, exige de nous, la capacité de mémoire et d’accueil, la capacité de fortifier notre regard de foi devant tant de nouvelles, qui produisent découragement et impuissance à tant de personnes.

 

Nous voulons nous dire à nouveau les uns aux autres que ce temps de Noël est une grande opportunité :

 - Pour recueillir " les apprentissages de la vie" d'une étape qui arrive à son sommet. Recueillir pour "amasser les cadeaux" qui nous ont permis de nous retrouver, de vivre profondément notre condition humaine, de nous émouvoir avec les souffrances des frères et sœurs de différents lieux du monde qui souffrent et continuent à nous engager à partir de la conviction qu’ "un autre monde est possible".

 - Pour rendre grâce pour toutes les situations dans lesquelles nous prenons conscience de notre condition de "Filles-Fils".

 - Pour nous redire "sœurs-frères", pour être ensemble et nous raconter, nous confier les uns aux autres :

Que voulons-nous célébrer ?

 

Approchons-nous de la scène de la Naissance (Lc. 2, 6-7)… Contemplons "avec des yeux nouveaux" ce qui arrive là…

" Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter se trouva révolu".

Une époque arrive à sa fin… et une autre est entamée dans la dynamique de la vie. Aux portes de cet "enfantement" de Jésus, laissons-nous surprendre par le Mystère. En ce temps nouveau, pensons, comme Marie, à un moment de "mettre au monde".

Dieu se fait humain. Il vient à notre rencontre comme un enfant, dans la fragilité d'une vie qui a besoin d’un abri et de soins, dans l'innocence et la tendresse qui nous émeuvent. Avec Saint Paul nous disons à nouveau "Lui de condition divine ne retint pas… il prit la condition d’esclave devenant semblable aux hommes". (Cf. Fil 2,2-ss)

 

A partir de cette perspective, où Dieu s’est fait un de nous, nous sommes invités à recréer le rêve de l'égalité, la fraternité avec toute l'humanité, avec le cosmos. Face à cette possibilité, nous nous demandons : comment je veux/nous voulons nous mettre en relation, traiter les autres dans tous les espaces où j’habite ?

 

Devant la grande nouvelle de la naissance d'un Dieu qui fut enveloppé de langes et couché dans une mangeoire parce qu'il n'y avait pas de logement dans l’auberge, "mettre au monde" l'espoir est le grand défi de ce temps.

 

 En s'inclinant pour contempler la Naissance, faisons de nos mains et de notre cœur, une mangeoire pour "mettre au monde" tout ce que nous savons qui a besoin de naître à nouveau en nous, dans nos espaces de mission, notre Communauté, notre Province, la Congrégation. Dieu est là, présent.

 

 Nous pouvons nommer en  cette Nuit de Noël, quels sont "les enfantements" que nous avons besoin de favoriser.

Nous sommes déjà plongés dans le temps où, comme Église, nous célébrons l'année de la Vie Consacrée. Nous nous faisons écho des mots du Pape François quand il nous interpelle pour "scruter les horizons de notre vie et de notre temps, dans une veille attentive. Scruter la nuit pour reconnaître le feu qui illumine et guide, scruter le ciel pour reconnaître les signes qui apportent des bénédictions pour notre sécheresse (…) l'Esprit nous pousse à prendre un chemin plus évangélique" (Cf. scrutez. II Lettre à la VC). Que ce soit une occasion d'approfondissement sur notre "chemin de disciples, qui sort à la rencontre et embrasse la vie".

 

Nous célébrons dès à présent, les ENFANTEMENTS QUI VONT AVOIR LIEU DANS CHACUNE, CHACUN d’entre nous durant ces jours.

 

 

Joyeux Noël et que 2015 soit NOUVEAU et rempli de Bénédictions pour toutes et tous. 



Août 2014

 

Ce mois d’août est parsemé de festivités en l’honneur de Notre Dame dans tous les Continents. Et malgré la différence de saisons, dans chacun de ces lieux, nous sommes toutes et tous à célébrer Marie et avec Elle, insérés dans une dynamique de congrégation marquée par les assemblées, les retraites, les rencontres, les réunions et les visites des Équipes d’Animation Générale et Provinciale. Tous ces espaces nous aident à découvrir ensemble que les rêves veulent trouver un creux et une réalité dans le futur de nos provinces et que c’est en s’écoutant les uns les autres que surgiront de nouvelles propositions, qui nous conduiront à consolider notre projet de Congrégation par notre créativité, formation et réalisation.

Nous savons aussi que le mois d’août signifie repos pour certaines. Invitation à tracer une ligne intérieure : une ligne pour y placer la vie quotidienne, la reg    arder de loin… sans s’y mêler, en prenant le temps d’aspirer l’air et la lumière de Dieu, qui se trouve au dessus des faits quotidiens.
Ce sera et cela peut être repos, dans la mesure où nous inspirerons beaucoup ce Seigneur de tout et de tous. Pour le verser ensuite sur les moments sombres, raréfiés, qui nous tombent dessus par surprise et impriment la vie avec ou sans préavis.
Pour d’autres, ce mois suppose démarrer, pour une deuxième opportunité que nous offre l’année, en commençant de nouvelles activités, avec des forces neuves, ou pour donner une impulsion à celles qui doivent continuer et qu’il faut  accompagner.
Ce sont des opportunités, des occasions pour un rendez-vous avec nous-mêmes, avec ce que nous avons vécu personnellement et communautairement, toujours dans la perspective que Dieu continue d’appliquer aux choses, selon nous y invite Emilie de Villeneuve.

Comme nous le percevons après les différentes rencontres que nos avons eues, nous sentons profondément l’invitation que ce “disciples en chemin” nous lance et qui nous provoque à nous sentir, toutes et tous, impliqués dans l’animation de la vie et mission de la communauté, pour que soient toujours réalité les paroles de Jésus, quand il dit et nous dit aujourd’hui à nous : “Parmi vous il ne sera pas ainsi” (Mt.20-26).

Nous voyons comment Jésus nous encourage à vivre une nouvelle manière d’ animer, c’est-à-dire une façon d’être en relation, comme lui l’a vécu et  expérimenté avec ses disciples. Jésus a été un animateur transformateur qui a offert son esprit et son cœur à ceux qui se sentaient attirés par sa façon d’être avec le peuple de Dieu.

En ce temps, qui est un défi pour l’animation, nos sentons toujours le besoin de réfléchir en frères-sœurs, “sœurs/frères bleus”, comme “compagnons de grâce” selon les paroles de Mary Pat Garvin.

Il serait important pour nous de nous interroger sur le comment fortifier notre capacité d’être sœurs/frères bleus qui s’encouragent les uns les autres, s’offrant vision, énergie, défis et valeurs ?

Nous sommes tous et toutes invités à vivre l’animation, à la construire ensemble, à partir des dons de chacun et chacune et nul ne peut s’en dispenser.
Chacun à partir de sa mission, mais tous et toutes, nous sommes impliqués dans l’animation de la communauté et elle dépend de chacun, de chacune.
Nous pourrions nous interroger : quel est mon apport à l’animation, à la vie et à la mission de ma communauté ?

Deux éléments peuvent aider à comprendre ce chemin et la tâche de l’Animation.
1er.   Jésus et Emilie ont été hautement en relation et ils nous disent que la relation est une forme d’animation et qu’elle passe par la qualité des relations entre nous.

Dans les deux, nous voyons la capacité de créer et de nourrir des liens profonds et durables avec les autres, des liens que, comme nous dit l’Écriture, même la mort ne peut détruire.
Nous vous invitons donc à poursuivre le travail de notre qualité relationnelle, pour que, entre nous tous et toutes, nous maintenions toujours une dynamique créée et nourrie par le désir de chacun et chacune de ceux qui rencontrent en Jésus, un compagnon de grâce dans le chemin de disciple et en Emilie, une compagne de grâce, qui sut accompagner et écouter avec l’oreille du cœur.

2ème. En Jésus nous découvrons aussi, dans sa façon d’agir avec les disciples, et dans la manière de travailler d’Emilie avec les Sœurs, qu’un élément fondamental et simple pour ce nouveau paradigme c’est de construire une “animation commune et partagée ” c’est à dire collective, pour que le charisme soit vivifié.

C’est dire qu’il s’agit de procurer, à tous et à toutes, ce qui est nécessaire pour développer les propres capacités d’être animatrices, animateurs. Le défi de s’accompagner mutuellement comme sœurs et frères, “compagnons de grâce”, nous engage dans le dur travail du développement personnel et dans l’acquisition de l’habilité nécessaire pour se convertir en animatrices, animateurs. Nous croyons que, dans la mesure où tous et toutes, nous nous sentirons impliqués dans le même projet et processus, nous aurons force et vitalité. Nous sentir partie prenante d’un même courant d’animation peut nous ouvrir des possibilités et créer de nouveaux rêves dans le “chemin de disciple”

Nous sommes à des moments propices, qui s’offrent à nous pour que naisse quelque chose de neuf, un plus. En contemplant l’Histoire de la Congrégation ces temps-ci, nous découvrons des sœurs “compagnes de grâce”, animatrices, transformatrices, qui au milieu des crises, furent capables d’allumer de nouvelles énergies, au service du charisme, dans la société. Et elles offrent, à partir de la confiance et la liberté, la possibilité de grandir, avec une pensée créative qui conduit à une action constructive.

Quelles invitations percevons-nous, pour vivre une animation en commun et partagée, pour faire réalité une construction collective ?

Merci, frères et sœurs, d’accueillir ces propositions d’animation pour continuer de réactiver notre mission et faire que l’eau, circulant dans le cours bleu, soit fraîche et transparente.
Nous savons que l’impossible n’est pas limite mais DÉFI, qui ouvre à la nouveauté et qui crée.
Avec toute cette confiance comme espoir, nous vous embrassons, en portant dans le cœur les douleurs de tant de nos frères à Gaza, tant de familles détruites à cause des guerres, ceux touchés par l’Ébola, la situation en Ukraine, les victimes d’inondations au Paraguay, etc. etc.… toute la situation mondiale qui nous unit dans la prière.
Que nous sachions nous entraider dans notre engagement transformateur par l’oraison et l’appui mutuel.
Recevez une étreinte, solidaire de ce que vit chacun, chacune,  de vos Sœurs de l’Équipe d’Animation Générale.

Nuria, Marie Béatrice, Norma, Rosangela Maria

Rosangela Maria partage la rencontre des Supérieures Générales

La Rencontre de la Constellation de Rome (Supérieures Générales) a eu lieu les 9 et 10 Janvier. Rosangela y a participé représentant la Supérieure Générale. Le thème était "vivre de manière féconde le service du leader". Il a été abordé en forme de PANEL et par groupe  linguistique. Certaines supérieures générales ont parlé du « comment elles partagent et vivent la mission de l'équipe générale », et comment elles organisent les visites et les rencontres avec Soeurs, collaborateurs, laïcs etc.


Nous avons eu l'occasion de dialoguer avec l'ancien provincial franciscain, Père José Carballo, nouveau secrétaire de la CIVCSVA, qui a répondu à nos questions et nous a partagé les préoccupations et les espoirs de la vie religieuse.


Rencontre, partage, approfondissement, prière, communion fraternelle, amitié,  joie et simplicité, c’est vraiment le vécu de ces deux jours.

Rome, le 16 décembre 2013


Noël: chemin vers  BETHLÉEM


Chères Sœurs, chers Frères

       Après avoir intensément célébré Marie Immaculée, et le cœur dilaté pour jouir de ce courant bleu qui nous enveloppe, nous allons nous tourner vers ce surprenant chemin de Dieu vers Bethléem qu’est l’Incarnation.

 

 En regardant les scènes de l’Incarnation, c’est à dire de la nativité, dans Mathieu et dans Luc, nous voyons que personne ne trouve l’enfant tout seul. Il est pressenti, il est cherché avec d’autres,  ensemble, près des autres. Nous aussi nous allons faire ce chemin en compagnie, “comme disciples, ensemble, en chemin” pour que l’esprit de Noël puisse imprégner nos vies et que l’enfant qui ne parle pas et qui nous montre tout de Dieu, nous surprenne toujours.

 

 En ce moment l’actualité quotidienne, par les moyens de communication, les annonces à la télévision, nous présente les images de ce qui compte, de ce qui a du prix, de ce qui s’impose... nous pousse à regarder ce qui est en haut, à chercher et à cheminer vers ce qui brille, alors que Bethléem nous tire vers le bas, nous donne des yeux pour voir ce qui n’a pas d’apparence, ce qui ne compte pas, et nous propose d’avancer vers ce qui est presque invisible. En ces temps de crise pour des millions d’êtres humains, à l’ère de la technologie et de la communication virtuelle, nous sommes invités à regarder l’envers de l’histoire pour y trouver le salut, à la chercher sous le signe de la petitesse, de la simplicité, de la fragilité dans  un environnement superpuissant.

 

 Dans cette formidable et belle histoire dont nous faisons partie, nous avons besoin de bien nous situer. Pas seulement avec notre cerveau, car à ce niveau nous voyons plus ou moins clair, mais plutôt avec notre sensibilité, avec le cœur, avec nos façons de parler et de regarder, avec tout ce que nous laissons pénétrer en nous et nous affecte. Noël nous offre l’opportunité d’un temps pour nous retourner vers l’intérieur au milieu de l’agitation, regarder au dedans et nous laisser questionner:

 

Suis-je conscient(e) de l’histoire que nous sommes en train de vivre ?... de ses souffrances, de ses obscurités, ainsi que de sa beauté? Est-ce que je reconnais ses pouvoirs, ses obscurités, et la vie de Dieu, vulnérable, naissant en elle malgré tout ?

 

 En ce Noël  2013, nous avons la possibilité de récupérer la force de l’aujourd’hui de Dieu envers nous et de pouvoir reconnaître le temps de sa venue en cette période de crise et de souffrance. Ses pas nous les percevons lorsqu’il approche et lorsqu’il est déjà parti et l’histoire c’est le bruissement de ces pas. «Tout ce que j’ai déjà marché ce sont les pas de Dieu, qui m’approchent, et tout ce qui me reste à marcher, c’est Dieu qui m’ouvre un passage vers Dieu». Plus il y a d’enracinement dans le temps que nous avons à vivre, plus il y a de  capacité à se laisser surprendre dans les lieux au bas de l’histoire, pour se rendre compte que c’est là justement que la vie nous mûrit.

 

Notre Bethléem, où Jésus nait aujourd’hui. L’histoire se répète, nombreux sont ceux qui cherchent toujours la vie au milieu de nous et n’ont pas le nécessaire pour survivre et il manque toujours de la place pour ceux qui en ont le plus besoin, néanmoins ce sont eux l’étoile qui nous conduit jusqu’à l’Enfant, une lumière si fulgurante ! Que c’est incroyable que nous ayons tant de difficultés à la suivre. Dieu nous invite  à regarder la réalité, à la recevoir, à partir de ceux  qui n’ont pas de lieu, ceux pour lesquels il n’y a pas de place à l’auberge. Nous rendre place offerte, pure capacité; et la vie tout entière devient Bethléem, crèche, grotte, espace sans fond, où accueillir le déploiement de soi et des autres. 


 Et là Dieu se manifeste et apparaît sa tendresse, son Humanité, Paul dit: "la tendresse et la douceur de Dieu qui sauve est apparu". Celui qui se donne amoureusement et délicatement, celui qui, pour se donner, descend toujours plus bas. Dieu prend le chemin de l’humanité et  de la tendresse et se fait celui qui rend possible tout ce qui existe et qui fait croître  la vie. Il crée et il se retire pour nous laisser être.


 Noël est le mémorial de cette vérité et Dieu nous invite à prendre ce chemin d’humanité et de tendresse face à cette invitation, en quoi je me sens confirmée ?


Nous vous invitons à suivre le chemin vers Bethléem:
• Comme et avec les BERGERS.
• Comme et avec les MAGES
• Comme et avec EMILIE

 

Comme et avec les Bergers
Le plus important que nous connaissons d’eux c’est qu’ils ont entendu une nouvelle insolite. Ne craignez pas, je vous annonce une bonne nouvelle, une grande joie  "Aujourd’hui vous est né le Sauveur…" Subitement une multitude de l’armée céleste entourait l’ange, louant Dieu disant : Gloire à  Dieu, paix aux  hommes qu’il aime" !  ( Lc 2 10,14).

 

 La lumière et la voix les mettent en route. Médiations précieuses qui mobilisent leurs recherches et conduisent légèrement leurs vies vers la rencontre. Il faut qu’ils soient ensemble pour le découvrir: "Nous allons à Bethléem voir" (Lc 2,15). Leur unique richesse pour accueillir cela c’est leur réceptivité, rester la nuit en veille les maintient en état d’attention. de vigilance, pour que les voleurs et les loups ne fassent pas de mal à leurs brebis, eux ils sont éveillés pendant que d’autres dorment. Ils gardent les yeux ouverts et ils s’offrent chaleur et compagnie mutuelle. Dans un premier mouvement, recevoir d’un coup tant de lumière les aveugle, et la peur les domine. Cette nouvelle provoque en eux un changement énorme, ainsi ceux qui veillaient dans la nuit sont enveloppés des lueurs de la gloire de Dieu ; leur grande peur disparaît à l’annonce d’une grande joie et la  solennité, la grandeur des titres Sauveur, Messie, se révèlent étonnamment dans l’enfant couché dans une mangeoire et, quand finalement ils reviennent près de leurs troupeaux, ils ne parlent plus de nuit, d'intempéries ni de veille : la louange a tout envahi. Nous avons besoin de réveiller le berger intérieur qui est en nous, notre capacité d’attention à la vie, à chercher avec d’autres, à nous laisser surprendre...

 

Contemple l’icône des bergers, accueille, comme eux, la grande nouvelle, et partage les invitations que te suggèrent leurs manières et leur habileté.

 

Comme et avec  les Mages 


  Ce n’est que lorsque nos yeux s’ouvrent, comme se sont ouvert les coffres des mages devant l’Enfant, que nous découvrons étonnés qu’il n’y a rien qui ne soit son épiphanie ; que ce n’est pas que Dieu qui ne se manifeste pas, mais plutôt que nous n’avons pas d’yeux pour le découvrir.


 Les mages d’Orient sont le symbole de tant d’hommes et de femmes qui n’importe où dans le monde, par d’autres sentiers et d’autres traditions spirituelles, s’interrogent, cherchent, cheminent. Une légende les représente comme un roi jeune, un autre âgé et un autre noir, voulant signifier que tous les aspects de l’être humain sont présents le long du chemin, jusqu’à pouvoir trouver l’Enfant et l’adorer. D’après cette légende, les mages perdent l’étoile juste avant d’arriver, et que ce sont les bergers, les puissances du cœur, qui leur ont montré le chemin . L’or de l’amour, l’encens de nos aspirations et la myrrhe de nos douleurs et de ce qui  guérit les blessures, sont offertes à celui qui nous a, en premier, tout donné.


 Une fois que la lumière de l’Enfant nous touche, nous  ne pouvons plus suivre le même chemin ; le chemin de l’épiphanie –le chemin de la tendresse- est le nôtre maintenant : découvrir l’amour et le manifester. Le découvrir là où l’on ne s’y attendait pas et le porter à d’autres sans savoir encore par où. Comme les Mages touchés par une lumière qui nous indique les moyen s: en vulnérabilité, en pauvreté, en humilité, en joie.

 

Contemple l’icône des Mages, laisse tes yeux s’ouvrir. Contemple et partage avec l’ardeur de l’étonnement les épiphanies de Dieu aujourd’hui.

 

Comme et avec Emilie de Villeneuve


  Emilie nous invite :

à revenir à ce lieu essentiel qui nous nourrit et nous permet d’être en vérité, bonne nouvelle pour les hommes et les femmes de notre temps,

à retrouver l’intériorité pour qu’elle soit toujours le moment fondateur de notre être, revenant ainsi au cœur.

 

Emilie, compagne sur le chemin d’être disciples, veut nous donner force spirituelle, nous invitant à retrouver l’esprit intérieur, la simplicité, etc.


 Et il se peut que nous puissions faire nôtres les paroles qu’elle adressait à Sœur Denise : “Je termine, ma chère fille, te laissant près de Jésus Enfant, le priant pour qu’il te donne son esprit d’humilité et de simplicité »C- Div  214  p 72.


Les Mémoires aussi nous invitent aussi quant elles nous rappellent : "Cette année la Bonne Mère nous a fait faire des exercices de piété pour honorer l’Enfance de Notre Seigneur. Quand elle nous a  proposé cette dévotion, elle a dit qu’il fallait avoir l’intention d’obtenir l’esprit intérieur et de mortification et surtout le silence, auquel nous ne  devons pas manquer...»   Mémoires nº 353 .


  Donc, fêter Noël, c’est célébrer la naissance de Jésus, qui a quelque chose à voir avec la possibilité de célébrer nos racines. Nous naissons tous faisant partie d’un réseau de relations qui s’amplifie tout au long de la vie : notre famille proche, les autres parents, la famille de la Congrégation, les relations que,  librement, nous tissons... Jésus passe aussi par ces réseaux et les assume. Dans son arbre généalogique personne n’est de trop (cf. Mt 1,1-16), et les femmes qui y apparaissent  rendent compte jusqu’à quel point notre vie est mêlée, et  chaque couleur, même les teintes les plus sombres, et chaque saveur et chaque visage, a son apport dans notre histoire de salut. Nous ne sommes pas submergés dans les ténèbres. Lui il est avec nous. Il y a une lumière, et comme dirait Leonardo Boff: “Nous ne sommes plus solitaires, nous sommes solidaires”. Dieu partage notre existence.


 Et en tant que "disciples,  en famille nous poursuivons le chemin" vivant de la vie de ce Dieu Sauveur, partageant un lien encore plus profond, une naissance plus grande et nous pouvons ainsi nous dire : “Joyeux Noël ! Bonne et sainte Année 2014” en parcourant des chemins nouveaux.


Nous vous embrassons dans la tendresse de Noël !

 

Les Sœurs de l’équipe d’Animation Générale.